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Le rôle de la moto au cinéma

Wallace & Gromit : le mystère du lapin-garou, diffusion du dimanche 15 avril 2018 à 22h25

Les aventures bricoleuses, géniales et farfelues du très british Wallace et de son chien Gromit. Un chef d'œuvre d'animation en pâte à modeler. Critique : Film d'animation de Nick Park et de Steve Box (Wallace & Gromit, the curse of the were-rabbit, Grande-Bretagne, 2005). 85 mn. VF. Inédit. Genre : fantaisie végétarienne. Alerte ! Des lapins cambriolent les potagers ! Une catastrophe à la hauteur des compétences de Wallace et Gromit, intrépides bricoleurs qui se lancent au secours du voisinage. Ces héros de pâte à modeler ne se sont jamais mieux portés, seize ans après Une grande excursion, délectable premier court métrage. Nick Park, l'âme des fameux studios Aardman, nous offre ici bien plus que le plaisir des retrouvailles. La distance du long métrage, au lieu de diluer les idées, semble les accélérer, au rythme d'une trouvaille poétique par seconde. C'est qu'il s'agit ici du « premier film d'horreur végétarien de l'histoire du cinéma ». Le ton est donné : les créateurs de ce délire minutieux (personnages et décors ont en réalité la taille... d'une maison de poupée) ont plus de points communs avec la cinématographie de leur Albion natale qu'avec l'efficacité comique de plus en plus formatée des blockbusters américains en 3D. On pense aux Monty Python, à L'Homme au complet blanc, d'Alexander Mackendrick. Outre les lapins « normaux » se profile donc un « monstre » : le lapin-garou du titre, montagne de poils à la mine bonasse, qui sème la terreur chez les riverains. L'occasion pour Nick Park d'une succulente galerie de portraits loufoques ou gentiment grinçants : ici la châtelaine, grande chose sentimentale tout en dents, là le vénérable prêtre anglican... Autour d'eux, par eux, les gags jaillissent, jamais où on les attend. Gromit s'arrête par exemple en plein « combat aérien » avec un autre chien, à bord d'un avion de manège... pour remettre des pièces de monnaie dans l'engin. C'est sans doute là le secret de cette merveille de minutie : peaufiner le détail logique au coeur de la plus totale dinguerie. Cécile Mury