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Le rôle de la moto au cinéma

Victoria, diffusion du dimanche 31 mars 2019 à 21h05

Après La Bataille de Solférino, Justine Triet signe une comédie accrocheuse dans laquelle Virginie Efira excelle en quadra extravagante et à bout. Critique : Objectivement, ça ne va pas fort, ça va même mal : désir en berne, psychisme en dents de scie, emballement et dépression. Victoria, la quarantaine, est-elle vraiment l'héroïne d'une comédie ? Oui, car elle est burlesque, extravagante, sensible à tout, drôle jusque dans ses dénis. C'est une avocate pénaliste, mère séparée, qui a fort à faire mais ne sait plus comment s'y prendre. Son baby-sitter la lâche, ses plans sexe tournent au fiasco et son ex-mari divulgue une part de son intimité dans un blog à vocation littéraire. Pour couronner le tout, voilà que son meilleur ami (Melvil Poupaud), soupçonné d'avoir poignardé sa femme lors d'un mariage où elle était aussi invitée, lui demande de le défendre. Elle s'y refuse d'abord, pensant que ce soutien le desservira, puis s'y résigne, devant son insistance. Le trop-plein, la confusion des genres et des sentiments, le travail, la famille et l'amour entremêlés, tout cela était déjà visible dans La Bataille de Solférino, premier film de Justine Triet, tourné surtout caméra à l'épaule. Vic­toria, chronique qui varie les tempos (jazz qui swingue ou mélopée bluesy) est mieux encore. Plus écrit, plus accrocheur dans ses dialogues, plus fantaisiste, aussi, en termes de fiction. Moins chahutée, la mise en scène obéit à une esthétique différente, assumant clairement des modèles hollywoodiens (Billy Wilder, Blake Edwards...), cités et revisités au goût d'aujourd'hui. A la fois américain et très français, populaire et personnel, le film donne le sentiment rare de refléter la réalité contemporaine, entre rire et angoisse, addictions, quête narcissique, obligation de tout gérer et juger, en vitesse accélérée. Avec la griserie qui l'accompagne, mais aussi le risque de chuter bien bas. Victoria passe ainsi son temps à s'expliquer, à négocier, à demander conseil, à s'interroger sur elle-même : chez le psychanalyste ou chez une voyante qui n'augure rien de bon, au tribunal ou dans l'alcôve. On est sur une scène perpétuelle ou dans une arène, entre tensions et contradictions. Si loufoque soit-il, cet univers — où s'invitent toutes sortes d'animaux agissant comme des humains (un singe et un dalmatien témoignent à la barre !) — n'en est pas moins documenté, précis, sur la justice à l'oeuvre et sur le procès dont la super-héroïne aux pieds d'argile a la charge. Pour défendre son client, elle est aidée par un drôle de factotum, qui a fait de la prison « pour stups ». Il veut s'amender, s'incruste chez elle. Est-ce un parasite ? Ou un ange gardien ? Vincent Lacoste interprète avec finesse ce personnage d'abord mineur, puis déterminant. Il se révèle, lui aussi, étonnant. Car il y a Virginie Efira, bien sûr, qu'on n'a jamais vue ainsi, baro­que ou réservée, éclatante ou éteinte, conquérante ou amorphe. Il fallait une cinéaste comme Justine Triet pour la regarder de cette façon et profiter en retour de son énergie pour aller encore plus loin que prévu dans l'audace. C'est aussi ça, le film : l'histoire d'une rencontre providentielle, d'une révélation mutuelle, entre deux femmes aux parcours inverses. Virginie Efira, ex-vedette venant de la télévision ; ­Justine Triet, de l'art vidéo. L'une et l'autre se sont trouvées exactement quand il le fallait. 

Le rôle de la moto au cinéma

Victoria, diffusion du mercredi 14 février 2018 à 16h30

Après La Bataille de Solférino, Justine Triet signe une comédie accrocheuse dans laquelle Virginie Efira excelle en quadra extravagante et à bout. Critique : Objectivement, ça ne va pas fort, ça va même mal : désir en berne, psychisme en dents de scie, emballement et dépression. Victoria, la quarantaine, est-elle vraiment l'héroïne d'une comédie ? Oui, car elle est burlesque, extravagante, sensible à tout, drôle jusque dans ses dénis. C'est une avocate pénaliste, mère séparée, qui a fort à faire mais ne sait plus comment s'y prendre. Son baby-sitter la lâche, ses plans sexe tournent au fiasco et son ex-mari divulgue une part de son intimité dans un blog à vocation littéraire. Pour couronner le tout, voilà que son meilleur ami (Melvil Poupaud), soupçonné d'avoir poignardé sa femme lors d'un mariage où elle était aussi invitée, lui demande de le défendre. Elle s'y refuse d'abord, pensant que ce soutien le desservira, puis s'y résigne, devant son insistance. Le trop-plein, la confusion des genres et des sentiments, le travail, la famille et l'amour entremêlés, tout cela était déjà visible dans La Bataille de Solférino, premier film de Justine Triet, tourné surtout caméra à l'épaule. Vic­toria, chronique qui varie les tempos (jazz qui swingue ou mélopée bluesy) est mieux encore. Plus écrit, plus accrocheur dans ses dialogues, plus fantaisiste, aussi, en termes de fiction. Moins chahutée, la mise en scène obéit à une esthétique différente, assumant clairement des modèles hollywoodiens (Billy Wilder, Blake Edwards...), cités et revisités au goût d'aujourd'hui. A la fois américain et très français, populaire et personnel, le film donne le sentiment rare de refléter la réalité contemporaine, entre rire et angoisse, addictions, quête narcissique, obligation de tout gérer et juger, en vitesse accélérée. Avec la griserie qui l'accompagne, mais aussi le risque de chuter bien bas. Victoria passe ainsi son temps à s'expliquer, à négocier, à demander conseil, à s'interroger sur elle-même : chez le psychanalyste ou chez une voyante qui n'augure rien de bon, au tribunal ou dans l'alcôve. On est sur une scène perpétuelle ou dans une arène, entre tensions et contradictions. Si loufoque soit-il, cet univers — où s'invitent toutes sortes d'animaux agissant comme des humains (un singe et un dalmatien témoignent à la barre !) — n'en est pas moins documenté, précis, sur la justice à l'oeuvre et sur le procès dont la super-héroïne aux pieds d'argile a la charge. Pour défendre son client, elle est aidée par un drôle de factotum, qui a fait de la prison « pour stups ». Il veut s'amender, s'incruste chez elle. Est-ce un parasite ? Ou un ange gardien ? Vincent Lacoste interprète avec finesse ce personnage d'abord mineur, puis déterminant. Il se révèle, lui aussi, étonnant. Car il y a Virginie Efira, bien sûr, qu'on n'a jamais vue ainsi, baro­que ou réservée, éclatante ou éteinte, conquérante ou amorphe. Il fallait une cinéaste comme Justine Triet pour la regarder de cette façon et profiter en retour de son énergie pour aller encore plus loin que prévu dans l'audace. C'est aussi ça, le film : l'histoire d'une rencontre providentielle, d'une révélation mutuelle, entre deux femmes aux parcours inverses. Virginie Efira, ex-vedette venant de la télévision ; ­Justine Triet, de l'art vidéo. L'une et l'autre se sont trouvées exactement quand il le fallait. — Jacques Morice

Le rôle de la moto au cinéma

Victoria, diffusion du samedi 20 janvier 2018 à 01h30

Le rôle de la moto au cinéma

Victoria, diffusion du samedi 20 mai 2017 à 01h35

Le matin se lève tout doucement sur Berlin. Victoria, jeune Espagnole qui sort d'un club électro, croise Sonne et ses trois amis, visiblement éméchés, qui errent joyeusement dans les rues de la ville. La jeune femme se prend de sympathie pour ces pieds nickelés et passe un peu de temps avec eux. Seul Sonne parle anglais. Victoria ne tarde pas à comprendre que les trois larrons ont un projet. Ils doivent rendre un service à un caïd en commettant pour son compte un braquage. Elle décide de les accompagner sur ce coup, qui pourrait bien être très risqué. La jeune femme est chargée de prendre le volant le moment venu... -- Critique : Un unique et ébouriffant plan-séquence de 2h20 qui colle aux basques d'une jeune Madrilène embarquée, à la sortie d'une boîte de nuit, dans un hold-up suivi d'une cavale sanglante dans les rues blêmes de Berlin. Du cinéma à l'état brut.

Le rôle de la moto au cinéma

Victoria, diffusion du mercredi 03 mai 2017 à 20h55