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Le rôle de la moto au cinéma

Une taupe de la Stasi à la NSA, L’insoupçonnable sergent Carney, diffusion du mercredi 17 avril 2019 à 11h55

En 1983, le soldat américain Jeffrey M. Carney travaille à Berlin pour la NSA (l'Agence nationale de la sécurité), qui intercepte les communications aériennes du bloc soviétique. Mais son patriotisme et sa ferveur pour Reagan ont décliné : il se sent sous-estimé par ses collègues et a découvert son homosexualité, pour laquelle il pourrait être exclu de l'armée. Une nuit de beuverie, le jeune homme franchit la ligne de démarcation à Checkpoint Charlie avec l'objectif de ne plus revenir. Grâce au témoignage de Carney lui-même, ce film restitue l'itinéraire d'une vie de passe-murailles qui ne va cesser de basculer. La nouvelle taupe est d'abord renvoyée à Berlin-Ouest avec la mission de transmettre les secrets de la NSA. Puis, muté aux Etats-Unis, il se réfugie au Mexique, d'où il regagne la RDA. Critique : Le 22 avril 1991, dans la partie est d’un Berlin récemment réunifié, le citoyen Jens Karney était enlevé par des agents des forces spéciales américaines. Une opération d’envergure (et illégale), à la mesure des secrets qu’aura livrés à la Stasi l’un des espions les plus zélés de la guerre froide. Son vrai nom : Jeffrey M. Carney, alias « Kid », natif de l’Ohio. En 1983, cet employé de la NSA âgé de 19 ans avait pris dans un moment d’ivresse et de dépression une décision irrévocable : proposer ses services à ce que Reagan appelait alors « l’empire du mal ». Comment ce garçon intelligent, entré dans l’armée pour fuir sa famille, avait-il pu ainsi se jeter dans les bras de l’ennemi ? C’est ce qu’explique ce documentaire dont l’efficacité narrative et la profondeur psychologique sont dignes des meilleurs films d’espionnage. En plus d’une grande variété de témoignages, d’analyses et d’archives, il bénéficie d’une contribution majeure, celle de Carney lui-même. Désormais libre, il raconte ses années de taupe modèle et ­insoupçonnable, qui devait également cacher son homosexualité. Le transfuge a d’abord travaillé à la station d’écoute de Marienfeld, remettant à son officier traitant de nombreux documents confidentiels. Après avoir été porté disparu en 1985, il est devenu citoyen de la RDA, a changé de nom et a collaboré avec la ­Stasi. Puis le Mur est tombé… et le passé du passe-muraille l’a finalement rattrapé.

Le rôle de la moto au cinéma

Une taupe de la Stasi à la NSA, L’insoupçonnable sergent Carney, diffusion du mardi 09 avril 2019 à 23h30

En 1983, le soldat américain Jeffrey M. Carney travaille à Berlin pour la NSA (l'Agence nationale de la sécurité), qui intercepte les communications aériennes du bloc soviétique. Mais son patriotisme et sa ferveur pour Reagan ont décliné : il se sent sous-estimé par ses collègues et a découvert son homosexualité, pour laquelle il pourrait être exclu de l'armée. Une nuit de beuverie, le jeune homme franchit la ligne de démarcation à Checkpoint Charlie avec l'objectif de ne plus revenir. Grâce au témoignage de Carney lui-même, ce film restitue l'itinéraire d'une vie de passe-murailles qui ne va cesser de basculer. La nouvelle taupe est d'abord renvoyée à Berlin-Ouest avec la mission de transmettre les secrets de la NSA. Puis, muté aux Etats-Unis, il se réfugie au Mexique, d'où il regagne la RDA. Critique : Le 22 avril 1991, dans la partie est d'un Berlin récemment réunifié, le citoyen allemand Jens Karney était enlevé par des agents des forces spéciales américaines. Une opération d'envergure (et illégale), à la mesure des secrets qu'aura livrés à la Stasi l'un des espions les plus zélés de la guerre froide. Son vrai nom : Jeffrey M. Carney, alias « Kid », natif de l'Ohio. En 1983, cet employé de la NSA âgé de 19 ans avait pris dans un moment d'ivresse et de profonde dépression une décision qui s'avérera irrévocable : proposer ses services à ce que Reagan appelait alors « l'empire du mal ». Comment ce garçon intelligent, entré dans l'armée pour fuir sa famille après une enfance qu'il décrit comme « abominable », avait-il pu ainsi se jeter dans les bras de l'ennemi ? C'est ce qu'explique ce documentaire dont l'efficacité narrative et la profondeur psychologique sont dignes des meilleurs films d'espionnage. En plus d'une grande variété de témoignages, d'analyses et d'archives qui nous replongent dans le Berlin fascinant des années 1980, il bénéficie d'une contribution majeure, celle de Carney lui-même. Désormais libre, il raconte ses années de taupe modèle et ­insoupçonnable, qui devait également cacher son homosexualité. Le transfuge a d'abord travaillé à la station d'écoute de Marienfeld, remettant à son officier traitant de nombreux documents confidentiels. Après avoir été porté disparu en 1985, il est devenu citoyen de la RDA, a changé de nom et a collaboré avec la ­Stasi. Puis le Mur est tombé... et le passé du passe-muraille l'a finalement rattrapé. — Vincent Arquillière