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Touche pas à mon quartier, diffusion du dimanche 05 août 2018 à 02h20
Cem habite à Neukölln, un quartier berlinois populaire. Citoyen engagé, Cem jongle entre son service dans une maison de retraite et son rôle de capitaine de l'équipe de foot. Régulièrement, il essuie les brimades racistes de Roman, un jeune néonazi. Un jour, Roman agresse Astrid, la petite amie de Cem... Critique : Tignasse brune ébouriffée, jeans et baskets défraîchis, Cem Ecevit assume une fausse nonchalance. L'apparente décontraction de ce Berlinois d'une vingtaine d'années cache une tension sourde. Fils d'un couple d'immigrés turcs, gérants de brasserie, le jeune homme milite contre la spéculation immobilière qui malmène depuis peu son quartier de Neukölln, au sud de la capitale. Dans ce faubourg multiculturel en pleine mutation, la hausse continue des loyers accule les plus pauvres à l'exil en grande banlieue. Cem se lance dans un activisme musclé avec les collectifs qui luttent pour un meilleur accès au logement. Débutée comme une piquante chronique sociale, en partie tournée caméra à l'épaule, la fiction incline peu à peu vers la fable fédératrice et apaisée. Peu convaincant dans son enjeu final — la réconciliation surprenante entre le militant anticapitaliste d'origine turque et son pendant raciste, allemand « de souche », tout aussi déçu par le système —, le téléfilm n'en impose pas moins des personnages attachants. L'ex-reporter sportif, cloué sur son fauteuil roulant, qui se répand en saillies drolatiques sur les anciennes gloires du foot de RDA et cite avec nostalgie Rosa Luxemburg, confère une touche sarcastique à cette peinture bon enfant de l'Allemagne contemporaine. Très impliqués, les jeunes acteurs — en premier lieu le rayonnant Mehmet Atesci — incarnent avec fraîcheur la désillusion et l'innocence perdue. — Hélène Rochette
