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The Servant, diffusion du jeudi 13 septembre 2018 à 01h30

Le thème maître-esclave, adapté par Joseph Losey et Harold Pinter, un Dirk Bogarde envoûtant : tout est magnifique dans ce conte glacé sur la dépendance et la domination entre un aristocrate et son valet. La mise en scène est un cruel jeu de miroirs qui révèle chaque trait d'une déchéance. Critique : | Genre : duel secret. Un parfum de soufre a fait la célébrité de The Servant. N’y voyait-on pas deux hommes pris au piège d’une relation vaguement sadomasochiste et même légèrement homosexuelle ? Un trouble indiscutable régit les relations de Tony, jeune lord anglais, et de Barrett, l’homme qu’il engage comme serviteur, mais dont il va peu à peu devenir le pantin. L’esclave cache un maître, et vice versa. Le film se révèle heureusement plus mystérieux. On y reconnaît aujourd’hui une brillante illustration de l’univers de Pinter, dont ce fut le premier scénario. Chargé d’adapter une nouvelle de Robin Maugham, il en fit son miel : au lieu d’accentuer les rapports de force, il les dilua dans une banalité chargée de dangerosité, registre où il excellait. Si le serviteur prend le pouvoir, c’est loin d’être une conclusion pour Pinter, qui ne s’en tient pas à un jeu de rôles. Il entraîne ses personnages vers ce qu’ils ont à la fois de plus inconséquent, de plus fragile et de plus obscur. Une sorte de barbarie où l’on badine avec la vie. Au diapason de Pinter, la caméra de Joseph Losey arrondit les angles au lieu de les souligner, tout en fluidité, en élégance. Elle ne fait que pointer, en jouant sur les reflets d’un miroir de sorcière accroché au mur, la frontière du fantastique, dans cet univers qui semble en proie à un sortilège. Soutenu par des acteurs d’une absolue finesse, le film reste ainsi ouvert à toutes les interprétations. Des plus simples aux plus complexes.

The Servant, diffusion du lundi 27 août 2018 à 23h00

Le thème maître-esclave, adapté par Joseph Losey et Harold Pinter, un Dirk Bogarde envoûtant : tout est magnifique dans ce conte glacé sur la dépendance et la domination entre un aristocrate et son valet. La mise en scène est un cruel jeu de miroirs qui révèle chaque trait d'une déchéance. Critique : | Genre : Duel secret. Un parfum de soufre a fait la célébrité de The Servant. N'y voyait-on pas deux hommes pris au piège d'une relation vaguement sadomasochiste et même légèrement homosexuelle ? Un trouble indiscutable régit les relations de Tony, jeune lord anglais, et de Barrett, l'homme qu'il engage comme serviteur, mais dont il va peu à peu devenir le pantin. L'esclave cache un maître, et vice versa. Le film se révèle heureusement plus mystérieux. On y reconnaît aujourd'hui une brillante illustration de l'univers de Pinter, dont ce fut le premier scénario. Chargé d'adapter une nouvelle de Robin Maugham, il en fit son miel : au lieu d'accentuer les rapports de force, il les dilua dans une banalité chargée de dangerosité, registre où il excellait. Si le servant prend le pouvoir, c'est loin d'être une conclusion pour Pinter, qui ne s'en tient pas à un jeu de rôles. Il entraîne ses personnages vers ce qu'ils ont à la fois de plus inconséquent, de plus fragile et de plus obscur. Une sorte de barbarie où l'on badine avec la vie. Sur cette partition, Joseph Losey a fait un travail de mise en scène admirable. Au diapason de Pinter, sa caméra arrondit les angles au lieu de les souligner, toute en fluidité, en élégance. Elle ne fait que pointer, en jouant sur les reflets d'un miroir de sorcière accroché au mur, la frontière du fantastique, dans cet univers qui semble en proie à un sortilège. Soutenu par des acteurs d'une absolue finesse, le film reste ainsi ouvert à toutes les interprétations. Des plus simples aux plus complexes. — Frédéric Strauss