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Syndicats, histoire d’un contre-pouvoir, 1981-2014, diffusion du mardi 09 octobre 2018 à 01h25
10 mai 1981 : l'élection de François Mitterrand suscite un élan d'espoir. La gauche entame des réformes sociales, des nationalisations, et fait voter les lois Auroux. Mais en 1983, la rigueur s'installe. La gauche suspend les réformes et perd les législatives. En 1991, l'ébranlement du bloc soviétique et, en 1995, la création de l'OMC bouleversent le paysage économique et social mondial. Financiarisation de l'économie, fusions-acquisitions, spéculation, chômage de masse, la mondialisation est en marche. En 1995, Juppé veut réformer la sécurité sociale et la retraite. Les syndicats se mobilisent, des milliers de Français sont dans la rue. Puis viennent les 35 heures, les délocalisations, les plans de licenciements. Quel est aujourd'hui l'avenir des syndicats français ? Peuvent-ils encore offrir la perspective d'une société plus juste et plus solidaire ? Critique : Suite et fin de la captivante saga syndicale d’Elizabeth Drévillon, qui s’ouvre sur un espoir pour les syndicats et des travailleurs de plus en plus malmenés : l’élection de François Mitterrand, en mai 1981, la hausse du smic, l’instauration de la semaine de 39 heures et de la cinquième semaine de congés payés. En 1982, les lois Auroux entérinent le droit d’expression de tous les salariés dans l’entreprise. Des victoires remportées sur fond de nationalisations massives et d’embrasement de la dette. Rigueur, chômage galopant, défaites des syndicats, brutalité des coups portés au salariat et désespérance d’employés acculés à la violence : ces trois dernières décennies sont loin d’aller vers l’apaisement… Toujours très dense, rythmé et minutieusement mis en images, le récit se penche sur la fragilisation des syndicats, divisés, confrontés à des gouvernements favorables au patronat, et aux attaques répétées d’un Nicolas Sarkozy qui tente de les décrédibiliser et de réduire le dialogue social à néant. En 2010, malgré une vigoureuse mobilisation populaire, les syndicats perdent le combat de la retraite, l’âge de départ passant de 60 à 62 ans. En 2014, en plein quinquennat Hollande, celui du pacte de responsabilité et des grandes conférences sociales, la réalisatrice s’interrogeait sur la possibilité d’un sursaut de la force syndicale. Auprès de grands leaders syndicaux actuels et passés, elle se demandait comment endiguer la désyndicalisation et le vent de discorde qui sape les organisations. Des questions on ne peut plus d’actualité en ce mois de mai…