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Le rôle de la moto au cinéma

Supercondriaque, diffusion du dimanche 14 octobre 2018 à 21h00

Un trouillard passe pour un héros aux yeux de celle qu'il rêve d'éblouir... Dany Boon a créé un personnage, plutôt drôle. Le problème, c'est que ses intrigues deviennent de plus en plus surannées... Critique : | Genre : quiproquo pas drôle. Dans ses sketchs, ses pièces, ses films, Dany Boon a créé un personnage : un grand corps élastique faussement maladroit, au visage grimacier, à la voix aux intonations de Bourvil parsemée de stridences : comme une suite de cris d'effroi qu'il opposerait vainement aux coups du sort... Ici, on sourit, au début, en le voyant gâcher le réveillon de son pote (Kad Merad) par peur des embrassades de minuit, puis semer la panique dans un lieu qu'il affectionne particulièrement : un hôpital... Tant qu'il reste une comédie de caractères, le film est rigolo. Après, ça se gâte. Parce que le scénario repose sur des péripéties, illustrées par de mauvais théâtreux boulevardiers dans les années 1950 (Marc-Gilbert Sauvajon, notamment) : à la suite d'un quiproquo, le fragile malade imaginaire passe, aux yeux d'une petite mignonne idéaliste, pour un beau révolutionnaire, débarqué à Paris avant d'être exécuté par des compatriotes réac... Au temps d'Internet, une telle méprise est totalement irréaliste, bien sûr (la jeune idéaliste devrait connaître par coeur le visage, même peu photographié, de son idole). La vraisemblance n'est pas l'exigence première de ce type d'intrigue, d'accord, mais là, Dany Boon pousse loin le bouchon... Plus ennuyeux : le total manque de charme du duo principal (Boon et Alice Pol), qui rend poussif leur marivaudage. Quant à la mise en scène, elle est bien surannée : on croit visionner, par moments, la réédition d'un très vieux truc brutalement sorti — et sans raison valable — des oubliettes. — Pierre Murat