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Révolte dans la mode, diffusion du vendredi 14 septembre 2018 à 22h30

Plus de 80 millions de vêtements sont produits dans le monde chaque année. La mode est ainsi la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole. Hypermercantiliste, mondialisée, elle suit le tempo effréné dicté par la fast fashion qui, tout en détruisant la planète, engendre des burn out chez les designers et tue les forçats du textile. Dans les nouveaux empires du luxe, le couturier n'est plus que la variable d'ajustement de la cotation boursière. Quatre ans après la tragédie du Rana Plaza, un mouvement de progressistes sonne l'heure de la révolte. Enquête sur les dérives d'une industrie à bout de souffle à travers des interviews de spécialistes et des animations graphiques. De New York à Tel-Aviv, Amsterdam ou Paris, ce document donne aussi la parole à une nouvelle internationale d'activistes de la mode, désireux de repenser le système. Critique : La mode serait-elle devenue une « passion toxique qui nous détruit en souriant » ? Overdose de fast fashion dont les collections s’enchaînent à un rythme toujours plus frénétique, hystérie ravageuse d’une production mondialisée à flux tendu… Avec plus de 80 milliards de vêtements produits chaque année, l’industrie de la fringue peut s’enorgueillir d’être la plus polluante après celle du pétrole. Et son coût humain n’est guère plus reluisant, comme l’a tragiquement rappelé l’effondrement des ateliers de confection du Rana Plaza, au Bangladesh, en avril 2013, éclairant l’envers du décor de nos compulsions textiles. Face à ce vicieux turn-over, la résistance s’organise, du côté des consommateurs mais aussi des créateurs. Le chiffon brûle au pays de la sape, alertent Laurent Lunetta et Ariel Wizman dans cette enquête façon cahier de tendances, détaillant d’un ton vif les petites et grandes rébellions d’un monde qui n’est pas que futile. Il y a les activistes de la fringue qui veulent remettre de l’éthique sur les étiquettes et réclament transparence et traçabilité, comme pour l’alimentation. Mais aussi les marques émergentes qui surfent sur ce désir de se vêtir avec conscience, entre ironie et art du détournement. Ou les designers qui misent sur le recyclage et la fripe, gisement inépuisable et fertile réponse à la surabondance. D’autres encore taillent leur voie entre l’artisanat et le high-tech, renouant avec des méthodes de tissage traditionnelles ou explorant le potentiel offert par l’impression 3D. Entre slow fashion et économie circulaire, se dessinent les contours d’une autre mode, ajustée aux nécessités de son temps.