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Rester vertical, diffusion du mercredi 29 novembre 2017 à 01h30

Un trentenaire versatile s’éprend d’une bergère. Ce n’est qu’un début… Avec audace et humour, le cinéaste abolit les limites de la narration classique. Critique : L'Inconnu du lac, thriller chabrolien sur un lieu de drague gay nudiste, a fait connaître Alain Guiraudie bien au-delà du cercle cinéphile de ses débuts. Entre son affiche censurée à Versailles, en plein débat sur le mariage pour tous, et ses 120 000 entrées, ce film a projeté en pleine lumière l'un des réalisateurs français les plus originaux. Rester vertical, son cinquième long métrage, n'a peut-être pas l'efficacité irrésistible du précédent, mais, conformément à son titre, c'est du cinéma debout : pas question pour Alain Guiraudie de se reposer sur la recette qui lui a tant réussi. Il explore, il invente, il cherche encore. Mieux, il tire de ses interrogations un vrai roman et un beau spectacle. Tout bouge tout le temps, dans ce suspense existentiel, divaguant sur fond de Lozère, mais aussi, sans transition, jusqu'au Finistère. Léo, la trentaine bien sonnée, n'a ni domicile fixe ni travail bien défini. Possible double imaginaire de l'auteur (l'acteur Damien Bonnard lui ressemble), il doit un scénario à un producteur longtemps invisible, mais il ne cesse de fuir. Il voudrait toucher une avance sans pouvoir fournir le moindre début d'histoire. Après sa rencontre torride avec la fille d'un éleveur de moutons sur le causse (India Hair, découverte dans Camille redouble), un bébé s'annonce, pourquoi pas une famille. Mais dans la même campagne, trois hommes plus ou moins gays, un jeune, un mûr, un vieux, croisent régulièrement la trajectoire en zigzag du héros. La versatilité, l'incertitude contemporaines, potentiellement anxiogènes, le film les élève à une altitude fantasque et libératrice : les sentiments, les désirs et les aspirations de chacun se transforment à vue d'oeil, comme si l'ensemble des personnages pouvaient essayer la totalité des rôles, et qu'importe leur sexe ou leur âge. C'est, par exemple, la jeune mère qui, la première, abandonne le foyer tout neuf avec berceau. Et quand un lourd son de hard rock s'échappe de l'étage supérieur d'une ferme, après vérification, il s'agit de la passion musicale d'un vieillard... Entre inquiétude et utopie, entre David Lynch et Raymond Depardon pour ainsi dire, Guiraudie filme les ruraux et les clodos, mais aussi le cycle complet de la vie, de la naissance à la mort. Nourrisson, ado, adultes et mourants sont logés à la même enseigne, à la fois hyperréaliste et lyrique. Les joies de la chair et celles de l'enfantement répondent à la hantise de la pauvreté et de la violence. L'euthanasie ardemment souhaitée par un vieux monsieur se confond, selon son voeu le plus fou, avec un orgasme. En suivant la logique des rêves, parfois des cauchemars, Rester vertical abonde en rebondissements stupéfiants, mais sans hermétisme ni provocation. Le cinéaste, issu d'une famille d'agriculteurs, bricole ainsi des remèdes bienveillants à l'isolement et aux déboires des paysans, et pas seulement. Le loup, qui menace moutons et éleveurs sur le causse, fournit une métaphore lumineuse de bien des terreurs actuelles. Pendant la plus grande partie du film, on ne parle que d'éliminer coûte que coûte l'animal sauvage. Et, finalement, émerge cette sagesse qui suggère de combattre d'abord la peur elle-même. — Louis Guichard

Rester vertical, diffusion du mercredi 09 août 2017 à 01h55

Léo, un réalisateur quadragénaire, sillonne les routes de la Lozère, alors qu'il prépare son nouveau film. Peinant à la rédaction de son script, l'homme parcourt un grand causse de Lozère. C'est là qu'il fait la connaissance de Marie, qui l'amène chez elle. La jeune femme, déjà mère de deux enfants, se rapproche vite de Léo. Celui-ci revient régulièrement la voir et bientôt, le jeune couple accueuille un nouvel enfant. Mais Léo s'asbente régulièrement et Marie, qui ne supporte plus l'isolement, s'en va, laissant le nourrisson à la charge de son père. Celui-ci, au départ décontenancé, apprend à s'occuper de l'enfant... -- Critique : Un trentenaire versatile s'éprend d'une bergère. Ce n'est qu'un début... Avec audace et humour, le cinéaste abolit les limites de la narration classique.

Rester vertical, diffusion du vendredi 28 juillet 2017 à 00h45
