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Quand les océans deviennent acides, diffusion du samedi 27 octobre 2018 à 07h30

Les océanographes du monde entier se mobilisent pour s'attaquer à l'un des problèmes environnementaux les plus urgents de la planète : l'acidification des océans. Ces derniers absorbent environ un quart du dioxyde de carbone de l'atmosphère, mais les émissions de carbone en constante augmentation transforment la chimie de l'eau de mer. Dans des eaux sans cesse plus acides, les animaux marins ne peuvent plus constituer leurs squelettes, et les coquilles indispensables à leur survie. Des pôles aux tropiques, des milliers d'espèces sont en danger. Zoom sur le travail de chercheurs qui ont mené des études en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Antartique Critique : Sur la côte Ouest des Etats-Unis, un ostréiculteur a le blues : ses huîtres se reproduisent de plus en plus difficilement, les larves présentent des coquilles rongées par une eau de mer six fois plus acide que la normale. Des bivalves malades de nos rejets massifs de CO2 ? L'effet d'une réaction en chaîne qu'éclaire ce documentaire aussi captivant qu'inquiétant : à force d'absorber comme des éponges le dioxyde de carbone généré par l'activité humaine, les océans voient leur composition chimique se modifier de façon spectaculaire. Portée par des images du monde sous-marin d'une éclatante beauté, cette investigation scientifique déroule son implacable démonstration en suivant les travaux de plusieurs équipes de chercheurs. Du côté de la barrière de corail de Papouasie-Nouvelle-Guinée, où des rejets de CO2 sous-marins liés à l'activité volcanique permettent de mesurer les effets du gaz carbonique sur l'écosystème. Dans les eaux froides de l'Antarctique, particulièrement frappées par l'acidification, où le ptéropode, minuscule gastéropode surnommé « chips de la mer » et nourriture de nombreuses espèces, fait les frais du phénomène. Poissons déboussolés, récifs coralliens érodés, variété des espèces en chute libre... chaque fois, les conclusions sont sans appel : sous l'eau aussi, il y a urgence. Et la solution, rappellent-ils, se trouve bel et bien sur terre.