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Quand l’Amérique sera latine, diffusion du vendredi 08 février 2019 à 11h05

En 2030, les Latinos dépasseront les 100 millions aux Etats-Unis. Une révolution démographique qui transforme profondément le pays sur les plans économique, social, culturel et politique. Ainsi, à la veille des élections présidentielles américaines, le vote latino constitue un enjeu majeur pour conquérir la Maison-Blanche. En pleine expansion, cette minorité est déjà devenue majoritaire en Californie, reflet du futur visage de l'Amérique. Cette population bilingue, jeune et entreprenante, revitalise les régions sur le déclin. De Los Angeles à El Paso, Miami ou Ottumwa, Roxanne Frias, Américaine d'origine mexicaine, est allée à la rencontre de cette communauté d'immigrés dont les ancêtres, pour certains, peuplaient le pays avant les Anglo-Saxons. Critique : Ils tiennent dans leurs mains les clés du scrutin présidentiel de novembre prochain. Les 55 millions de Latinos installés aux Etats-Unis (17 % de la population) sont en passe de chambouler la démographie du pays. « D'ici à trente-cinq ans, un Américain sur trois sera hispanique », note Jorge Ramos, présentateur vedette de la chaîne latino Univision. Une « révolution en marche » dont la réalisatrice Roxanne Frias, elle-même fille d'immigrés mexicains et issue des quartiers latino de Los Angeles, a voulu prendre la mesure sur le terrain. Entre ostracisme et intégration, comment les « dreamers », ces immigrés sans papiers qui ont parfois parcouru des milliers de kilomètres au péril de leur vie, se font-ils une place sous le soleil rêvé de l'Amérique ? Un périple qui passe évidemment par la Californie, premier foyer d'installation des Latinos aux Etats-Unis, où l'accès aux études supérieures (au terme d'années de lutte) donne aux jeunes des perspectives d'élévation sociale. Plus inattendue, une incursion dans une petite ville de l'Iowa, désertée par les jeunes Yankees, qui a misé sur l'installation de familles immigrées pour booster sa natalité et son économie. Si elle veut croire à l'intégration de ceux qui se sentent encore souvent considérés comme des « citoyens de seconde zone », cette immersion au pays du multiculturalisme n'en occulte pas les crispations sécuritaires — symbolisées par le mur à la frontière du Texas — et les stigmatisations toujours vivaces, comme en témoignent les diatribes d'un Donald Trump accusant les Mexicains d'« amener avec eux drogue, crime et viol ». — Virginie Félix
