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Quand la caravane reste, diffusion du mercredi 02 mai 2018 à 00h25
Un petit camping de Rhône-Alpes, comme il en existe des centaines : quelques cabanons, des caravanes, les apéritifs, les méchouis et les soirées dansantes. Retraités et jeunes actifs s'y côtoient, échangent autour d'une pétanque, d'un café servi chaud au coin bistrot du «village». Collectivement, c'est un lieu de villégiature sans histoire. Mais à mieux y regarder, chacun est arrivé ici pour une raison précise. Certains par choix, d'autres forcés par la crise du travail et du logement. Avec pudeur, la réalisatrice Stéphane Mercurio filme le quotidien de quelques habitants et fait émerger leurs trajectoires personnelles, toujours émouvantes. Critique : « Avant, c'était les vacances. Maintenant, c'est la maison de tous les jours... », dit l'homme entre deux âges, à la recherche d'un emploi, en faisant visiter sa caravane. Synonyme de week-ends et de congés d'été sans contraintes, le camping est devenu pour certains un lieu de vie permanent. Parce qu'on n'a « pas trop le choix », qu'on veut se poser un peu après un accident de la vie ou qu'on aime ça... Pour ce jeune couple attachant qui a beaucoup voyagé à l'étranger, c'est une sorte de sas entre une existence nomade et une stabilité qu'il recherche tout en s'en méfiant un peu. D'autres fuient la ville pour être plus proches de la nature. A la belle saison, dans ce camping de l'Ain agréable et convivial, les habitués croisent les touristes étrangers le temps d'un méchoui ou d'une partie de pétanque. L'hiver, ceux qui restent se serrent les coudes. Documentariste aimant traiter sur la durée des sujets de société (l'exclusion, la prison, l'hôpital, la justice...), Stéphane Mercurio filme avec empathie, simplicité et sens du détail des gens qui ont souvent connu la galère, mais qui ne vivent ni en marge de la société, ni dans la misère. A la fois lucides quant à leur situation précaire et fidèles à leurs rêves et à leurs projets d'avenir. -- Vincent Arquillière
