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Le rôle de la moto au cinéma

Polisse, diffusion du jeudi 30 janvier 2020 à 21h00

Le quotidien d'une brigade de protection des mineurs. Maïwenn a un talent inné pour le désordre organisé. Percutant.

Le rôle de la moto au cinéma

Polisse, diffusion du mercredi 11 avril 2018 à 20h55

Le quotidien d'une brigade de protection des mineurs. Maïwenn a un talent inné pour le désordre organisé. Percutant. Critique : POUR Cinéaste, Maïwenn ? Oui, de la famille des prospecteurs, des déterreurs de vérité. Dans ses films Pardonnez-moi, autofiction choc, ou Le Bal des actrices, ronde au coeur du métier de comédienne, elle traque les émotions avec acharnement, et sa mise en scène est le prolon­gement de son énergie. Pour son troisième film, elle choisit, à nouveau, un thème gonflé : ­Polisse est un kaléidoscope du quotidien tragi-comique d'une section de la BPM (la brigade de protection des mineurs) qui traite d'affaires de pédophilie, d'inceste, de maltraitance, et autres violences morales et physiques commises sur les moins de 18 ans. On pouvait craindre une sensation de déjà-vu, avec ces séries télé qui collent au train et au train-train de flics aux traits tirés, gorgés de caféine et en bisbille avec leur hiérarchie. Mais, avec Maïwenn, une fois encore, rien ne ressemble à ce qu'on attend. Grâce à son sens du détail insolite et à son talent inné pour le désordre organisé, toutes les scènes, collectives ou intimes, des plus dures aux plus cocasses, percutent. Un petit Africain est arraché à sa maman, qui veut le sauver de la misère, pour être placé dans un foyer. Il hurle. Longtemps. La scène est insoutenable et ce malheur, brut, Maïwenn nous l'assène en pleine gueule. Plus tard, une gamine est interrogée : pourquoi a-t-elle accepté de faire une fellation à plusieurs garçons ? Sa réponse est choquante et... hilarante ! Ce moment où la réalisatrice ose faire reposer le comique sur le sordide est un précipité révélateur de notre société où les jeunes, privés de repères, en viennent à mépriser, marchander leur propre corps. Polisse balance ainsi nombre de vérités : il n'est pas facile d'être flic quand on est femme et beur. Les flics sont, eux aussi, des parents aux entrailles nouées par la peur, car ils savent mieux que quiconque que le mal peut surgir à chaque coin de rue. Qu'un bébé peut être enlevé dans une crèche parce que la serrure de la porte d'entrée n'a pas été réparée. Et que la pédophilie s'exerce dans des appartements haussmaniens de 120 mètres carrés, où les pervers se croient intouchables... Alors, il faut décompresser : au coeur du film, comme une respiration, la brigade au grand complet, solidaire, danse à perdre haleine dans une boîte de nuit, sur Stand on the word, de Keedz, formidable morceau techno au choeur d'enfants... Se dépenser, suer le plus possible pour se laver de tous ces malheurs qui collent à la peau... Dirigés comme des bêtes en cage, les acteurs sont tous impressionnants : Karin Viard, ­jamais aussi bien depuis longtemps ; Emmanuelle Bercot, qui a cosigné le scénario ; Marina Foïs, dure et fermée. Et puis il y a Joey Starr : il explose dans le rôle de Fred, le policier incapable de se résigner face au manque de moyens alloués à la brigade. D'entrée, son coup de gueule contre une adolescente ordurière impose l'identité du film : « Ferme ta gueule, on est à la police, ici, d'accord ?! » beugle-t-il. D'accord !... Reste Maïwenn, comédien­ne. On dira que le personnage qu'elle s'est donné est peu fouillé, un brin agaçant : une photographe bobo engagée pour prendre des clichés de la brigade et qui revient habiter les quartiers populaires en tombant amoureuse de Joey Starr. Elle ne se gâte guère, et c'était déjà le cas dans Le Bal des actrices. Démarche masochiste, mais généreuse : témoin étranger à ce groupe soudé, planquée derrière son objectif, elle endosse notre sentiment de voyeurisme, nous en absout. Et elle finit par faire totalement corps avec cette brigade. Com­me nous. Guillemette Odicino   CONTRE Maïwenn dit qu'elle a envisagé d'intituler son film Police, mais que le titre était déjà pris, « et pas par n'importe qui ». Entre Police (1985) et Polisse, il y a évidemment plus qu'une affaire de titre. Comme Maurice Pialat, Maïwenn montre les arrestations, les interrogatoires, les gardes à vue. Chez Pialat, les idées reçues, les images tou­tes faites se dissolvent. C'était la grandeur de Police : ouvrir sur de l'inconnu, parier que la vérité, celle d'une vie de flic en l'occurrence, a quelque chose à voir avec l'insondable. Dans Polisse, au con­traire, il y a une telle obsession de coller à la réalité brute que tout devient transparent et que, paradoxalement, tout sonne faux. Peut-être le réel ne se laisse-t-il pas capturer aussi aisément... Peut-être l'engueulade non-stop (unique principe de mise en scène) n'est-elle pas une garantie de justesse... Alors que le sujet est plutôt original (la brigade de protection des mineurs est peu connue), le film se replie sur une collection de stéréotypes. Parmi le groupe de flics sont dessinés à gros traits le chef formidable, le jeunot intello, la quasi-alcoolique, la frigide anorexique, la divorcée sentimentale... Et la suite montre qu'ils sont exactement con­formes à leur étiquette. La seule à évoluer, c'est l'improbable photographe qui suit la brigade (jouée par la réalisatrice) et qui fait craquer Joey Starr. Mais quand, révélée par l'amour, elle défait son chignon et enlève ses fausses lunettes (« C'était pour faire sérieux »), on dirait une chute de Caméra cachée. Les enfants, la grande cause de Polisse, restent, eux, des faire-valoir. Sauf quand l'un d'entre eux, séparé de sa maman, hurle de chagrin en gros plan pendant très longtemps. Or que penser d'un film qui cherche à arracher des larmes avec ces images-là, dignes d'un magazine de société en quête d'audience ? Sur l'enfance malmenée, il y avait plus de profondeur et moins d'envie de plaire, Maïwenn, dans votre premier film, Pardonnez-moi... Louis Guichard

Le rôle de la moto au cinéma

Polisse, diffusion du lundi 22 mai 2017 à 23h35

A Paris, les affaires concernant les mineurs, qu'il s'agisse de pédophilie, de cambriolages, de maltraitance ou de fugues, sont pris en charge par la Brigade de protection des mineurs. Cette équipe d'une dizaine d'inspecteurs mène les enquêtes, gère les filatures et les interrogatoires ou prend les dépositions. Un quotidien pas toujours facile à vivre pour ces hommes et ces femmes comme les autres, qui ont aussi leurs problèmes de famille ou leurs moments de faiblesse. Un équilibre fragile troublé par l'arrivée de Melissa, photographe envoyée par le ministère de l'Intérieur pour réaliser un livre sur cette unité, et dont le charme ne laisse pas insensible un des policiers, Fred... -- Critique : Le quotidien d'une brigade de protection des mineurs. Maïwenn a un talent inné pour le désordre organisé, et toutes les scènes, collectives ou intimes, des plus dures aux plus cocasses, percutent.

Le rôle de la moto au cinéma

Polisse, diffusion du jeudi 18 mai 2017 à 21h00