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Le rôle de la moto au cinéma

Phantom Boy, diffusion du mardi 16 avril 2019 à 23h25

Un petit garçon aux étranges pouvoirs aide un policier et une journaliste à combattre un criminel. Un beau film d'animation en forme de polar poétique. Critique : | Genre : polar très animé. Il est très malade, cloué sur un lit d'hôpital. Mais le jeune Léo a un don secret. Quand vient le sommeil, son esprit s'échappe de son corps et s'en va flotter où bon lui semble. Ce « fantôme » bien vivant est le héros attachant imaginé par un tandem dont on avait adoré le dessin animé précédent, Une vie de chat. Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli planent toujours à la même hauteur, bien au-dessus et bien à l'ouest du tout-venant de l'animation. On retrouve avec délices leur dosage unique de gouaille et de poésie, et leur amour du film noir, revu et bricolé pour le plaisir du jeune public. Ils explorent, cette fois, un New York rêvé, dont les buildings ressemblent à de vertigineux géants de lumière et d'ombres chinoises. Nouvel univers, nouvelle enquête : Léo, le petit garçon, s'allie à un jeune flic et à une frétillante journaliste pour déjouer les plans de l'ennemi public numéro un. Mégalomane, retors, étique, la gueule déglinguée — quasi cubiste — sous son chapeau mou, à la fois drôle et inquiétant, cet épouvantail (doublé par Jean-Pierre Marielle) remporte la palme du « plus meilleur méchant » de dessin animé. Toute la trame de Phantom Boy est ainsi tissée de références et d'inventions : Léo est le rejeton fragile et astucieux de Batman et de Tintin. Mais la douceur des couleurs, la souplesse et la grâce du trait n'appartiennent qu'au film. Ludique et brillant, c'est un formidable conte sur le pouvoir du rêve : plus fort que la pesanteur et la maladie. — Cécile Mury