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Peut-on outrager Dieu ?, La question du blasphème, diffusion du jeudi 16 août 2018 à 00h20

Alors que la religion ne cesse de gagner en importance, le blasphème est devenu au cours des dernières années un sujet brûlant. Défenseurs de la liberté d'expression et partisans du respect des religions s'affrontent au sein d'un débat passionné. Ce phénomène n'a rien de nouveau, car les artistes et caricaturistes ont toujours été confrontés à ce type d'accusations. Cependant, de la fatwa à l'encontre de l'écrivain Salman Rushdie à l'attentat qui a endeuillé Charlie Hebdo, les dernières décennies l'ont réactivé de façon inédite. Retraçant l'histoire du blasphème dans l'art et donnant la parole aux deux camps, ce documentaire évoque d'autres oeuvres considérées comme blasphématoires, ainsi que leurs conséquences pour leurs auteurs. Critique : La question du blasphème s’invite parfois avec fracas dans le débat public. Peut-on outrager Dieu ? Et si oui, à quel prix ? Pour désamorcer ce sujet explosif, ce film remonte aux sources de la querelle entre les partisans de la liberté d’expression et ceux du respect des religions. Kurt Westergaard, auteur danois d’une caricature de Mahomet publiée en 2005, fait partie des premiers. Ayant survécu à trois tentatives d’assassinat, il déplore que les partisans du droit de blasphémer n’aient finalement remporté qu’une « demi-victoire » dans son pays. « Aujourd’hui, on [dit] : “La liberté d’expression ? Oui, mais” », résume-t-il. Comment en est-on arrivé là ? Werner Köhne s’interroge. Et rappelle que, du peintre allemand George Grosz et son Christ crucifié au masque à gaz (fin des années 1920) à l’artiste contemporaine autrichienne Deborah Sengl et son fameux poulet crucifié, le détournement du symbole religieux a heurté de toute éternité les convictions intimes des croyants. Ce documentaire ne défend aucune chapelle. Mettant les paroles religieuse, universitaire et artistique sur un pied d’égalité, il recense d’abord les formes anciennes et actuelles du blasphème. Le réalisateur s’appuie ensuite sur des théologiens et philosophes (le Belge Jean-Pierre Wils, brillant) et sur une sélection pointue d’œuvres polémiques, afin de démontrer comment les trois monothéismes ont évolué face à la caricature et au blasphème.