Diffusions passées:

Nous avons tant à nous dire, diffusion du jeudi 28 juin 2018 à 00h05

Privée de l'usage de la parole depuis ses 3 ans, après un accident vasculaire cérébral, la réalisatrice Morgane Doche filme le lent apprentissage de jumeaux autistes pour s'ouvrir au langage. C'est un documentaire en miroir. De part et d'autre de la caméra, deux trajectoires parallèles se reflètent, se répondent, se questionnent. Les jumeaux Issa et Hedi, 4 ans, sont incapables de communiquer. La jeune réalisatrice de 29 ans s'est immiscée dans le quotidien des deux enfants. Pas à pas, pendant un an, elle a assisté à leurs progrès. De séances d'orthophonie en ateliers organisés par une crèche spécialisée, les jumeaux apprennent à s'ouvrir tout à la fois aux autres et au langage. A la rentrée suivante, ils se voient même, enfin, scolarisés à l'école maternelle. Critique : La silhouette fine de Morgane Doche, réalisatrice de ce documentaire, traverse une cour de récréation. La jeune femme est contrainte au silence depuis « qu'un chirurgien s'est lamentablement loupé », lors d'une opération du coeur, suivie d'un AVC, qu'elle a subis à 3 ans. Aujourd'hui âgée de 29 ans, Morgane participe au dispositif de son propre film en s'interrogeant : comment communique-t-on lorsqu'on ne peut pas parler ? Comment se sentir vivant ? Les fragments de réponse, la réalisatrice est allée les chercher auprès des deux petits héros du documentaire : Issa et Hedi, jumeaux de 4 ans, diagnostiqués autistes. Le film démarre chez eux, à Cenon (Gironde), un univers peuplé de cris et d'onomatopées que seule Elodie, leur maman, parvient à interpréter. Elle et son mari, Oidji, se battent pour que leurs fils, visages d'anges et petites piles électriques, apprennent à parler. Leur rêve : qu'ils aillent, un jour, à l'école. En observant la trajectoire de deux enfants s'échappant de leur bulle (chez eux, lors des séances d'orthophonie, avec divers éducateurs les aidant dans leur longue quête du langage), Morgane Doche confronte son propre parcours, et en flash-back, le rôle de ses parents, et en particulier de sa mère, moteurs essentiels dans son combat pour sortir de l'enfermement profond. Ce n'est pas un fidèle miroir, mais un troublant reflet. En immersion dans le quotidien d'Hedi et Issa, mieux que quiconque, elle parvient à capter leur monde intérieur : l'acmé de leur angoisse, comme les verrous (jubilatoires) qui sautent enfin. Travaillant en binôme avec le chef opérateur Bruno Reiner, Morgane Doche a imaginé un mode de narration percutant, grâce à des textes courts qui surgissent en incrustation sur l'écran. Plus qu'un nouveau documentaire sur l'autisme (à la faveur des découvertes post-psychanalytiques), ou sur le handicap, un film ovni d'une immense richesse, bouleversant et positif. — Emmanuelle Skyvington

Nous avons tant à nous dire, diffusion du samedi 15 avril 2017 à 04h05

Privée de l'usage de la parole depuis ses 3 ans, après un accident vasculaire cérébral, la réalisatrice Morgane Doche filme le lent apprentissage de jumeaux autistes pour s'ouvrir au langage. C'est un documentaire en miroir. De part et d'autre de la caméra, deux trajectoires parallèles se reflètent, se répondent, se questionnent. Les jumeaux Issa et Hedi, 4 ans, sont incapables de communiquer. La jeune réalisatrice de 29 ans s'est immiscée dans le quotidien des deux enfants. Pas à pas, pendant un an, elle a assisté à leurs progrès. De séances d'orthophonie en ateliers organisés par une crèche spécialisée, les jumeaux apprennent à s'ouvrir tout à la fois aux autres et au langage. A la rentrée suivante, ils se voient même, enfin, scolarisés à l'école maternelle. -- Critique : Privée de la parole depuis l'âge de 3 ans, après un AVC dont l'opération n'a pu réparer les dommages, Morgane Doche filme des jumeaux autistes, et confronte sa propre histoire à leur difficile quête du langage. Un film-gigogne bouleversant.