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Mystic River, diffusion du jeudi 13 décembre 2018 à 21h00
Un crime commis dans un quartier populaire de Boston ravive les plaies de trois amis d'enfance. Eastwood signe un polar à la noirceur vénéneuse, qui rappelle les grands classiques hollywoodiens. Critique : | Genre : Clint lacrymal. Ces trois gamins-là n'auraient jamais dû se séparer : Jimmy, Dave et Sean, trois gosses d'un quartier populaire de Boston. Jusqu'au moment où Dave est emmené de force, sous les yeux de ses camarades, par de faux flics à la guimbarde douteuse. Il parvient à s'enfuir, quelques jours plus tard, courant dans la forêt sombre. Comme si ce trauma fondateur avait forcé chacun à prendre position d'un côté ou de l'autre de la loi et de la morale, l'amitié s'effiloche. Jimmy, ex-petit caïd, tient une épicerie. Dave vit une demi-vie, grise et torturée. Sean est flic. Le temps a passé et un drame précipite les retrouvailles : Sean enquête sur la disparition de Katie, la fille de Jimmy. Le père n'est qu'un bloc de douleur et Dave, à la conduite indéchiffrable, un suspect trop idéal. La force du vingt-quatrième film de Clint Eastwood, tiré d'un bon roman noir de Dennis Lehane, est d'ancrer ses personnages et son récit dans la réalité. Tourné sur les lieux mêmes de l'action — au bord de la Mystic River, à Boston —, le film rend tangible l'idée de communauté : des hommes et des femmes unis de façon presque tribale et saisis dans une topographie réduite. Par exemple, cette splendide dernière scène, parade de rue comme on n'en voit qu'aux Etats-Unis (et dans les films de John Ford ou de Jacques Tourneur), qui noie les destins individuels dans une fatalité collective. — Aurélien Ferenczi