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Menaces sur la forêt française, diffusion du mardi 28 août 2018 à 01h25
L'électricité «biomasse» arrive en France. Estampillée verte et renouvelable, cette énergie produite par la combustion de bois est encouragée par l'Union Européenne et largement subventionnée par l'Etat français. A Gardanne, en Provence, le groupe E-ON a entrepris dès 2012 la conversion d'une vieille centrale à charbon. Dégradation des paysages, pollution, industrialisation de l'exploitation forestière et destruction de la biodiversité : l'arrivée d'E-ON à Gardanne provoque l'indignation. De la France au Québec, militants, élus et scientifiques révèlent les menaces que l'industrie biomasse fait peser sur les forêts du monde. Critique : Confrontés au dérèglement climatique et à l'épuisement progressif de leurs ressources fossiles, les pays riches se tournent aujourd'hui volontiers vers la biomasse. Cette alternative, plébiscitée en Europe et aux Etats-Unis, permet la production d'électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de matières organiques, notamment du bois. Une énergie écolo, flexible et entièrement renouvelable. Que demander de plus ? Elle ne serait pourtant pas aussi verte que certains veulent nous le faire croire. A Gardanne, ancienne cité minière de Provence, un projet de centrale électrique à biomasse pourrait dès 2016 remplacer l'ancienne usine à charbon. Rencontrés au fil du documentaire, élus, biologistes, responsables d'associations et simples citoyens craignent de voir leurs paysages dévastés. A leurs yeux, l'appétit colossal d'une telle centrale — sous perfusion de subventions étatiques — menace la biodiversité et le marché local du bois. Une crainte qui pourrait se justifier au regard de situations préoccupantes à l'étranger. L'Angleterre, dépourvue de grands parcs forestiers, importe toujours plus pour alimenter ses usines. Une manne considérable pour les pays producteurs qui, en contrepartie, voient leurs vastes forêts réduites à de lugubres rangées de troncs. Un film engagé, éclairant et particulièrement opportun à quelques semaines de la COP 21. — Marie Campistron
