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Le rôle de la moto au cinéma

Ma part du gâteau, diffusion du mercredi 14 novembre 2018 à 01h15

Une ouvrière se fait embaucher comme femme de ménage par un trader. Comédie sociale qui fait de la résistance, certes de manière un peu caricaturale. Critique : | Genre : France en crise. On maltraite la France, et voilà qu'on la licencie. Si quelqu'un l'incarnait, ce pourrait être cette ouvrière de Dunkerque ­(Karin Viard) prénommée France, qui se révolte. Klapisch réagit aux conséquences de la spéculation financière. La bonne idée, c'est de provoquer la rencontre de cette ouvrière avec celui qui est responsable de sa mouise. Non plus son ennemi « historique », le patron, mais celui qui a ­favorisé la liquidation de sa boîte. C'est ainsi que l'ouvrière se retrouve femme de ménage chez le trader... Karin Viard déborde d'énergie, n'hésitant pas à être exubérante. L'humour, c'est sa part du gâteau. Klapisch montre ensuite le désir plus fort que les antagonismes sociaux — et qui s'en nourrit. Mais c'est la colère sociale qui l'emporte, avec tous ces ouvriers rassemblés pour soutenir une « France » devenue hors la loi. En termes de cinéma, c'est assez démonstratif. En termes politiques, c'est plutôt bienfaisant. — Jacques Morice

Le rôle de la moto au cinéma

Ma part du gâteau, diffusion du dimanche 18 mars 2018 à 22h50

Une ouvrière se fait embaucher comme femme de ménage par un trader. Comédie sociale qui fait de la résistance, certes de manière un peu caricaturale. Critique : La France est en crise. Elle tire le diable par la queue, on la maltraite, et voilà qu'on la licencie. Si quelqu'un l'incarnait, ce pourrait être France (Karin Viard), ouvrière à Dunkerque, mère de famille courage, généreuse, vivante, mais qui veut soudain en finir. Un drame ? Non, une comédie sociale qui fait de la résistance, quitte à sombrer dans la caricature. Klapisch a certes démontré par le passé qu'il avait une conscience politique solide et qu'il était capable de s'engager, du côté des sans-papiers notamment. Mais on ne s'attendait pas à le voir réagir ainsi, presque à chaud, à l'injustice sociale et aux conséquences désastreuses de la spéculation. La bonne idée, c'est d'oser l'improbable : provoquer la rencontre - professionnelle d'abord - de cette ouvrière avec celui qui est responsable de sa mouise. Non plus son ennemi « historique », le patron, mais le trader qui a favorisé la liquidation de sa boîte. Schéma simple, frontal, digne d'une comédie de Capra. C'est ainsi que France se retrouve femme de ménage dans le vaste et lumineux appartement d'un puissant solitaire (Gilles Lellouche), qui jongle avec les millions depuis son ordinateur. France a beau subir l'exclusion et la honte, elle s'accroche. Perdante mais toujours battante. Dans ce registre, Karin Viard déborde d'énergie, n'hésitant pas à en faire trop, à être exubérante. France le vaut bien puisqu'elle n'a rien : l'humour, c'est sa part du gâteau. Face à elle, le trader est censé ne pas avoir d'état d'âme, être un fantasme, quelqu'un d'à peine réel, loin au-dessus des « vraies gens ». C'est là que le bât blesse : Gilles Lellouche est un acteur on ne peut plus terrien. Non seulement il y a erreur de casting, mais toute la première partie le montrant dans la City à Londres, puis à Venise, lors d'un week-end de flambe avec l'une de ses conquêtes, est pesante. Et, surtout, totalement étrangère au coeur du sujet, à savoir ce qui se joue entre la prolo et le trader. Une complicité naît parce qu'elle le dépanne en faisant la baby-sitter. Une cravate à nouer les rapproche. Enfin, un dîner bien arrosé, où lui se décoince un peu. On s'attendait à davantage de péripéties cocasses ou troublantes, à un enchaînement plus écrit, pour mettre en scène ce désir plus fort que les antagonismes sociaux - et qui s'en nourrit. Klapisch passe trop vite sur ces motifs (par peur ?), préférant miser sur une colère sociale, surjouée à la fin, avec tous ces ouvriers rassemblés pour soutenir une « France » devenue hors-la-loi. En terme de cinéma, c'est très démonstratif et maladroit. En termes politiques, c'est autre chose, mais quoi ? Klapisch et Mélenchon, même combat ?

Le rôle de la moto au cinéma

Ma part du gâteau, diffusion du dimanche 25 février 2018 à 21h00