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Luther, la Réforme et le pape, diffusion du vendredi 24 août 2018 à 09h25
En publiant ses fameuses 95 thèses en 1518 à Wittemberg, le moine Martin Luther s'oppose frontalement à l'hégémonie de l'Eglise catholique, institution la plus puissante de son époque. Alors que le commerce des indulgences – l'achat du salut de son âme en monnaie sonnante et trébuchante – bat son plein pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, le théologien s'élève contre ce qu'il considère comme une escroquerie. Il remet ainsi en cause l'infaillibilité pontificale de Léon X, dont il amoindrit le rôle en individualisant le rapport entre Dieu et les hommes. Convoqué devant la Diète d'Augsbourg, Luther risque la mort pour hérésie. Comment ralliera-t-il à sa cause les puissants de son pays ? Critique : Débutée comme une banale controverse, la révolte de Martin Luther secoue la chrétienté en 1517. Le prédicateur de Wittenberg ose critiquer le système payant des Indulgences. Instauré par Léon X pour financer la construction de Saint-Pierre de Rome, le lucratif commerce promet aux fidèles la rémission de leurs péchés, en échange de dons. Le jeune théologien allemand considère ce marchandage comme une escroquerie et dénonce les abus de l'Eglise. Succincte mais efficace, cette évocation de la dissidence luthérienne — à l'origine du protestantisme — montre combien Luther se défiait de la hiérarchie catholique et de la puissance pontificale. Intercalant au milieu des propos de spécialistes d'amusantes saynètes fictives, le documentaire dresse un portrait enlevé du moine mélancolique. Passé l'étonnement de voir ses contradicteurs emprunter des berlines à vitres teintées et user d'ordinateurs, on goûte cette vision moderne de la dispute théologique. Mais en suspendant le devenir de Luther à la date de son excommunication et de sa fuite, en 1521, le documentaire occulte la seconde partie de la trajectoire du penseur, et donc ses divergences avec l'humanisme d'Erasme. — Hélène Rochette
