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Le rôle de la moto au cinéma

Lui au printemps, elle en hiver, diffusion du mardi 10 juillet 2018 à 22h25

Divorcée de près de 60 ans, Jeanne Dorwal voit son avenir perturbé par un plan social qui la place en préretraite. Lors d'une promenade à Arcachon, elle rencontre Pascal, 40 ans, qui vit du RSA et loge sur son bateau. Le coup de foudre est immédiat, mais la famille de Jeanne a du mal à l'accepter... Critique : « Il suffirait de presque rien », comme dans la belle chanson de Serge Reggiani (qui a inspiré le titre du film) pour que Jeanne se mette à croire à cet amour naissant pour Pascal, rencontré sur le port d'Arcachon. A 57 ans, l'élégante cadre supérieure encaisse l'annonce de sa mise en préretraite, s'occupe de son petit-fils, s'ennuie gentiment dans un quotidien trop rangé. Lui, la petite quarantaine, vivote sur son bateau, un peu bohème, un peu militant écolo. Le trouble et l'hésitation laissent vite place à l'expérience grisante des premiers instants à deux. Jeanne revit et, peu à peu, s'affirme, au risque de bousculer son entourage. Aborder la question de la différence d'âge dans le couple sans verser dans le romantisme nunuche, le constat sociétal ou la tragédie : voilà le pari que relève ce joli téléfilm. Certes, rien, dans le chemin parcouru par Jeanne et Pascal, n'est imprévisible, de la honte à combattre, aux proches à convaincre... Mais le charme opère ailleurs : dans le regard intime et sensible posé sur le personnage incarné par Ludmila Mikaël, dans sa façon aussi d'éviter les longs discours. Moins subtile, la partie consacrée aux démêlés de Jeanne avec son employeur, un grand laboratoire pharmaceutique, vient se greffer de manière un peu maladroite sur cette délicate partition. — Isabelle Poitte