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Love & Friendship, diffusion du lundi 15 octobre 2018 à 13h30
Une comédie exquise et caustique sur l’aristocratie anglaise de la fin du XVIIIe siècle, adaptée d’une œuvre de jeunesse de Jane Austen. Critique : | Genre : hymne aux intrigantes. Whit Stillman, sorte d’Eric Rohmer américain, adapte Lady Susan, court roman épistolaire écrit par Jane Austen dans sa jeunesse. Premier mérite de cette exquise incursion dans les salons de l’aristocratie anglaise : dissiper le malentendu sur la romancière, encore considérée par certains comme une auteure romantique pour jeunes filles niaises. En illustrant cette satire dont l’héroïne est une belle veuve désargentée, rusée et sans scrupule, Whit Stillman montre qu’elle est, avant tout, une observatrice redoutable des mœurs de son temps. Chez le cinéaste comme chez l’écrivaine, on devine une empathie pour ce personnage insoumis qui n’a trouvé que le cynisme pour s’affranchir du sort injuste fait à son sexe. Son idée fixe ? Réussir un bon mariage, gage de salut social pour les femmes sans le sou. S’il faut pour cela sacrifier sa fille de 16 ans au roi des sots, lady Susan y consent. La mise en scène est élégante, les costumes font de doux froufrous, mais les répliques crépitent comme des balles et le verbe tue. Heureusement, dans ce petit théâtre à double fond, rien n’est jamais définitif : les situations les plus scabreuses se dénouent grâce à une pirouette du destin… Près de vingt ans après avoir partagé l’affiche des Derniers Jours du disco, Kate Beckinsale (lady Susan) et Chloë Sevigny (sa confidente et amie américaine) font des étincelles en intrigantes de haut vol.
