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L’ours, diffusion du dimanche 03 mars 2019 à 20h55
Un ourson perd sa maman et tente de survivre. Plus fort que Disney, Annaud dirige des ours dressés. Et réussit son pari : ce récit d'apprentissage évite l'émotion niaise. Critique : | Genre : Western animalier. L'Ours renvoie à une époque bénie, pas si lointaine, où l'animal numérique n'était pas encore la norme. En 1988, après les succès de La Guerre du feu et du Nom de la rose, Jean-Jacques Annaud a les pleins pouvoirs. Pour tourner ce récit d'apprentissage à grand spectacle et presque sans dialogue, où se joue le conflit des instincts et de la connaissance (le leitmotiv du cinéaste), il parcourt les Alpes durant cent jours en compagnie de vrais ours et de leurs dresseurs. Le pari, audacieux, est récompensé par un triomphe populaire et un César du meilleur réalisateur (son deuxième). Ces aventures — des plantigrades poursuivis par des trappeurs au Canada, à la fin du xixe siècle — sont aussi l'occasion de revisiter le western, en l'augmentant d'un contrechamp rare : le point de vue des animaux. L'histoire est naïve, l'anthropomorphisme, un peu pataud (bipédie répétée, hallucinations), mais Annaud, grand technicien, fait preuve d'un talent hors pair pour filmer ses héros comme il filmerait des hommes. Une empathie écolo qui culmine lors d'incroyables séquences de rêve, élaborées par Bretislav Pojar, maître tchèque de l'animation de marionnettes, et qui donnent l'impression vertigineuse d'être connecté au cerveau de l'ourson. — Nicolas Didier
