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L’ordre et la morale, diffusion du lundi 25 juin 2018 à 20h55
La prise d'otages d'Ouvéa et la mort de deux militaires et de dix-neuf Kanak en 1988. Le film, didactique, rappelle les fictions de gauche des années 1970. Critique : | Genre : politique-action. Le 22 avril 1988, des indépendantistes kanak prennent en otage une trentaine de gendarmes sur l'île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie. Le 5 mai, les forces de l'ordre donnent l'assaut. Bilan : vingt et un morts. Deux soldats et dix-neuf Kanak, certains achevés ou exécutés après leur reddition... Le négociateur du GIGN Philippe Le-gorjus tenta d'éviter le bain de sang. Son témoignage, émouvant et amer, a inspiré Mathieu Kassovitz pour la reconstitution, façon engrenage infernal, de la tragédie. Dénonciation du néocolonialisme, rivalités fatales, manipulation politique : rien ne manque à ce successeur des « fictions de gauche » des années 1970 — entre Boisset (en mieux) et Costa-Gavras (en moins bien). C'est le point faible du film. Trop de dialogues plaqués sur l'intrigue, trop de manichéisme... Mais Kassovitz convainc dans les extérieurs (une marche dans la forêt à la tension extrême, une pause sur une plage aux allures de paradis perdu), et surtout dans les scènes d'action. Le long assaut final devient un chaos assourdissant où la représentation quasi abstraite des combats prend aux tripes. — Samuel Douhaire