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Loin du paradis, diffusion du mardi 11 septembre 2018 à 23h25

Dans les années 1950, un couple d'Américains modèles se fissure sous la pression de désirs interdits. Un tableau splendide mais effrayant d'une société prisonnière des apparences et un pur raffinement visuel. Critique : | Genre : mélodrame critique. Chez Frank et Cathy Whitaker, couple modèle des années 1950, tout est merveilleux. Monsieur est ingénieur, madame s’occupe de la villa, parfaitement décorée. La vraie vie peut-elle déranger cette vision de rêve ? Justement, Cathy surprend son mari en train d’embrasser un homme. Et la voilà qui se console dans les bras de son jardinier noir. Amour homosexuel ou interracial, Todd Haynes n’y va pas de main morte pour faire des accrocs à l’american dream des Whitaker. Rien de caricatural, pourtant, dans cet assaut de « déviances », qui ne font que resserrer le piège feutré de la normalisation autour des personnages. Comme eux, Loin du paradis respecte un goût précis, qui n’autorise aucun écart. Tout y est dicté par les conventions du cinéma qui servait de vitrine à l’Amérique à l’époque des Whitaker : des mélos somptueux et un peu kitsch. Todd Haynes rouvre ce royaume des apparences pour mieux les dénoncer. En revisitant l’Amérique et le cinéma d’hier, il met les splendeurs du Technicolor au service d’un discours très critique sur la violence du conformisme. Un film aussi stylé qu’engagé, unique en son genre.

Loin du paradis, diffusion du mardi 04 septembre 2018 à 20h55

Dans les années 1950, un couple d'Américains modèles se fissure sous la pression de désirs interdits. Un tableau splendide mais effrayant d'une société prisonnière des apparences et un pur raffinement visuel. Critique : | Genre : mélo. Dans le monde merveilleux de Frank et Cathy Whitaker, couple modèle des années 1950, on étouffe. Monsieur est ingénieur et Madame s'occupe de la villa, coquette comme ses robes, gaie comme les deux enfants. La vraie vie peut-elle déranger cette vision de rêve ? Justement, Cathy surprend son mari en train d'embrasser un homme. Mais celui qui la console, c'est son jardinier noir. Amour homosexuel ou interracial, Todd Haynes n'y va pas de main morte pour faire des accrocs à l'american dream des Whitaker. Rien de caricatural, pourtant, dans cet assaut de « déviances », qui ne font que resserrer le piège feutré de la normalisation autour des personnages. Todd Haynes retrouve l'essence des mélodrames, mais ici tout se passe presque entièrement à l'intérieur, derrière les visages. Dans le rôle de Cathy, Julianne Moore tient la note subtile que reprend le film. Comme ses personnages, Loin du paradis se conforme à un goût précis, qui n'autorise aucun écart. Tout y est dicté par les conventions du cinéma qui servait de vitrine à l'Amérique à l'époque des Whitaker : des mélos somptueux un peu kitsch. Todd Haynes rouvre ce royaume des apparences pour mieux les dénoncer. Magnifique, et éclairant. — Frédéric Strauss