Les nuits d'été

Les nuits d’été, diffusion du mercredi 07 mars 2018 à 00h15

Dans la France de 1959, qui veut des hommes forts pour les envoyer faire la guerre en Algérie, un notaire passe ses week-ends habillé en vraie bourgeoise respectable, sa femme le croyant à la chasse. Un film d'atmosphère soigné qui fait mouche quand il met simplement ses personnages au premier plan. Critique : Un homme habillé en femme. Encore, a-t-on envie de dire quelques mois après Une nou­velle amie, avec un Romain Duris transformiste remarquable. L'effet de saisissement est manqué pour la star télévisée Guillaume de Tonquédec, pourtant convaincant en notaire qui part régulièrement « à la chasse », ce que sa femme ne peut traduire ainsi : il passe le week-end en tenue de bourgeoise respectable, dans leur maison de campagne. Car le notaire reste, dans son extravagance, sage. Déambuler en robe de goût, voilà son unique péché. Ce plaisir-là fait à peine une histoire, même si on est en 1959, dans une France qui veut des hommes pour les envoyer faire la guerre en Algérie. Les Nuits d'été sont surtout, à l'image de leur titre, un beau film d'atmosphère. Dans des décors simples et étudiés, qui racontent une époque, la morale officielle et la liberté clandestine s'offrent une trêve. Une parenthèse s'ouvre pour le notaire et ses « amies », qui font la fête dans une ambiance de cabaret. Des fantaisies que Mario Fanfani sait montrer comme des actes de courage. Mais il est plus inspiré quand il revient à l'intimité, conflictuelle, de ses deux personnages principaux : sortant de l'ombre, Jeanne Balibar, en épouse, vole presque la vedette à son partenaire. — Frédéric Strauss