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Le savant, l’imposteur et Staline : nourrir le peuple, diffusion du samedi 04 août 2018 à 16h40

Ce film raconte les destinées du botaniste Vavilov et de son adversaire, l'agronome Lyssenko, dans la Russie stalinienne. Vavilov était un botaniste de génie qui a écumé les cinq continents pour constituer une formidable banque de la biodiversité. Lyssenko était un agronome ambitieux qui prétendait multiplier les récoltes grâce à ses pseudo inventions. Dans l'état soviétique en proie à la famine, chacun des deux va tenter de répondre à la question qui taraude le pouvoir communiste : comment nourrir le peuple ? Staline va décider : en 1940, Vavilov est arrêté et condamné à mort, ce qui laisse Lyssenko régner sans partage sur l'agronomie soviétique jusqu'à la mort du dictateur, en 1953. Critique : En 1921, 41 millions de Soviétiques souffrent de la famine, 5 millions meurent de faim. En 1932, nouvelle famine, 60 millions de personnes cherchent de quoi manger quotidiennement, 7 millions succombent. Ces événements sont totalement occultés par le régime qui cherche des responsables ailleurs que dans la collectivisation des terres. D’abondantes archives retracent avec précision le destin de deux scientifiques qui ont rêvé de productions agricoles opulentes, l’un avec honnêteté, l’autre pas. Vavilov, botaniste d’origine bourgeoise, féru de génétique et mondialement reconnu, mis en disgrâce par Staline, finit sa vie emprisonné et affamé. Son rival Lyssenko, agronome arriviste, falsifie les résultats de ses recherches, tord la science pour la conformer à l’idéologie et se voit élevé au rang de héros de l’Union soviétique. La figure de ce faussaire incarne le dévoiement de la science au service du régime et de sa brutalité. Ainsi, pour mettre un terme à la sécheresse, Lyssenko contribue au « grand plan de modification de la nature », qui s’avère calamiteux. Très sombre, le film démontre la puissance de l’escroquerie, mais enferme le spectateur dans une spirale dépressive, lesté par le ton funèbre qu’adopte Marina Vlady. Une épreuve.