Diffusions passées:

Le redoutable, diffusion du vendredi 12 avril 2019 à 02h00

En 1967, Jean-Luc Godard est déjà considéré comme un maître, avec ses chefs d’œuvre «Le Mépris», «Pierrot le fou» et «À Bout de souffle», qu’on ne cesse de lui rappeler. Mais le cinéaste est en pleine remise en question de son art, qu’il trouve vain et qu'il s’apprête à tuer, tandis qu’éclate la révolution étudiante (mai 68). Il se passionne pour la révolution et les discours maoïstes et marxistes qu’il soutient. Il vit avec Anne Wiazemsky, vingt ans plus jeune, qu'il ne traite pas très bien. Egocentrique et égoïste, il empêche sa femme de vivre... Critique : POUR Plus que le pastiche redouté, Le Redoutable est un détournement fantaisiste et attendri de la figure d’un incorrigible obsessionnel. Un Godard si attaché à être de son temps — les années Mao — qu’il en oublie de vivre avec Anne Wiazemsky, la femme qu’il aime. Louis Garrel passe de l’imitation à une incarnation subtile d’un cinéaste soudain jaloux et masochiste en amour : belle scène de rupture entre chambre et salle de bains… C’est dans son humour que le film s’avère le plus fidèle à Jean-Luc Godard, très blagueur lui-même. Puisque l’homme n’a eu de cesse de tout désacraliser, n’était-ce pas le plus bel hommage à lui rendre que de le désacraliser, à son tour, et d’en faire un héros réellement populaire ? CONTRE De qui parle Michel Hazanavicius ? D’un cinéaste qui a connu le succès et fait face à un désamour cruel… En fait, adulé pour The Artist (2011), avant d’être rejeté pour The Search (2014), il ne parle que de lui. Mais, pour donner de l’envergure à ses états d’âme, il les met en scène en les attribuant à Godard, une légende, « the artist » par excellence. Une mauvaise idée. Car l’auteur de La Chinoise ne lui inspire rien, ni admiration, ni curiosité, ni affection : même interprété par le sympathique Louis Garrel, il n’est plus, à l’écran, qu’un pantin gesticulant. Tout est faux dans Le Redoutable : confessions maquillées à travers un Godard singé, simplifié. Un carnaval exaspérant.

Le redoutable, diffusion du vendredi 07 décembre 2018 à 08h17

Le redoutable, diffusion du mardi 27 novembre 2018 à 15h55

Le redoutable, diffusion du lundi 26 novembre 2018 à 23h15

Le redoutable, diffusion du mardi 13 novembre 2018 à 21h08

En 1967, Jean-Luc Godard est déjà considéré comme un maître, avec ses chefs d’œuvre «Le Mépris», «Pierrot le fou» et «À Bout de souffle», qu’on ne cesse de lui rappeler. Mais le cinéaste est en pleine remise en question de son art, qu’il trouve vain et qu'il s’apprête à tuer, tandis qu’éclate la révolution étudiante (mai 68). Il se passionne pour la révolution et les discours maoïstes et marxistes qu’il soutient. Il vit avec Anne Wiazemsky, vingt ans plus jeune, qu'il ne traite pas très bien. Egocentrique et égoïste, il empêche sa femme de vivre... Critique : POUR (on aime beaucoup) Plus que le pastiche redouté, Le Redoutable est un détournement fantaisiste et attendri de la figure d’un incorrigible obsessionnel. Un Godard si attaché à être de son temps — les années Mao — qu’il en oublie de vivre avec Anne Wiazemsky, la femme qu’il aime. Louis Garrel passe de l’imitation à une incarnation subtile d’un cinéaste soudain jaloux et masochiste en amour : belle scène de rupture entre chambre et salle de bains… C’est dans son humour que le film s’avère le plus fidèle à Jean-Luc Godard, très blagueur lui-même. Puisque l’homme n’a eu de cesse de tout désacraliser, n’était-ce pas le plus bel hommage à lui rendre que de le désacraliser, à son tour, et d’en faire un héros réellement populaire ? Guillemette Odicino CONTRE (On n’aime pas) De qui parle Michel Hazanavicius ? D’un cinéaste qui a connu le succès et fait face à un désamour cruel… En fait, adulé pour The Artist (2011), avant d’être rejeté pour The Search (2014), il ne parle que de lui. Mais, pour donner de l’envergure à ses états d’âme, il les met en scène en les attribuant à Godard, une légende, « the artist » par excellence. Une mauvaise idée. Car l’auteur de La Chinoise ne lui inspire rien, ni admiration, ni curiosité, ni affection : même interprété par le sympathique Louis Garrel, il n’est plus, à l’écran, qu’un pantin gesticulant. Tout est faux dans Le Redoutable : confessions maquillées à travers un Godard singé, simplifié. Un carnaval exaspérant. Frédéric Strauss