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Le mobilier de Versailles, Du Roi-Soleil à la Révolution, diffusion du samedi 07 juillet 2018 à 06h15
Versailles regorge de pièces exceptionnelles d'orfèvrerie, d'ébénisterie, de menuiserie ou d'horlogerie, emblématiques de l'esprit et de son style. Ce documentaire traverse les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, à la découverte de six chefs-d'oeuvre des XVIIe et XVIIIe siècles. Il dévoile notamment le faste du mobilier d'argent du Roi-Soleil et sa commode commode en écailles de tortue et entrelacs de laiton, une horloge astronomique, véritable miracle de sciences, ainsi que le meuble alors le plus emblématique de l'artisanat français, conçu pour Louis XV : «le bureau du roi». Qui sont ces créateurs qui exécutaient dans l'ombre les oeuvres royales ? Critique : Pour éblouir l'Europe entière, Louis XIV commande un mobilier tout en argent massif. Deux cents pièces pour un total de 20 tonnes, un exploit artistique restitué en images de synthèse, car l'ensemble fut fondu en 1786 pour financer la guerre, rapportant seulement le cinquième de ce qu'il avait coûté. « La guerre est un art qui détruit tous les autres », lâcha le monarque, commanditaire d'une autre pièce d'exception : une commode signée Boulle, en écaille de tortue, dont le jeu de courbes et de contre-courbes signe la fin d'un style décoratif en lignes droites. A travers quelques meubles somptueux et emblématiques, ce documentaire exalte un art à son apogée. Louis XV, féru de science, s'offrit une pendule qui nécessita douze ans de réflexions, et huit de fabrication pour le seul mécanisme, capable de donner à la fois la seconde et le mouvement de l'univers, et programmée jusqu'en 9999. La marqueterie du bureau qu'il commande pour ranger ses papiers est si parfaite, son mécanisme de sécurité si ingénieux qu'il est à jamais connu comme « Le bureau du Roi ». Louis XVI, trop plébéien avec ses goûts de serrurier, laissa à Marie-Antoinette les folies dépensières : délices pastoraux pour la décoration du Grand Trianon ou délires ornementaux pour son grand serre-bijoux. L'importance patrimoniale de ces pièces est telle, qu'elles furent préservées de la vente aux enchères du mobilier de Versailles après la Révolution — un an pour disperser dix-sept mille lots, dont certains comprenaient l'agencement d'une pièce complète, tapisseries comprises... Cette évocation ne manque pas de charmes, malgré une réalisation un peu soporifique que tente de réveiller un commentaire amphigourique. — Bernard Mérigaud
Le mobilier de Versailles, Du Roi-Soleil à la Révolution, diffusion du mardi 26 juin 2018 à 10h55
