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Le rôle de la moto au cinéma

Le loup de Wall Street, diffusion du lundi 11 juin 2018 à 22h40

Grandeur et décadence d'un trader. Des gangsters scorsesiens version bling-bling. Une nouvelle fresque monstrueuse, avec un DiCaprio hors norme. Critique : | Genre : Monstre. Peut-on se passionner pendant trois heures pour un bouffon doublé d’une ordure ? Scorsese semble le découvrir en même temps qu’il nous l’apprend. Autrefois, ses grands portraits de mafieux, dans Les Affranchis ou Casino, recelaient toujours une part d’empathie. Il filmait les salauds comme des êtres dévoyés et damnés. Au contraire, il regarde son « loup de Wall Street » comme un pur alien : un monstre de vulgarité et d’avidité, sinon de bêtise. Jusqu’à la fascination. C’est la délinquance en col blanc, bien réelle, qui appelle ce regard : tout est calqué sur les Mémoires d’un authentique trader. Pour Scorsese, la haute finance précipite le monde dans une pantalonnade effarante. Une scène d’anthologie, d’un burlesque décadent, montre ainsi le nouveau riche drogué au-delà du possible et contraint de ramper jusqu’à sa voiture de sport. Une vermine, au figuré comme au propre. Si Scorsese évolue avec ce film, c’est aussi en tant que moraliste. Toute son œuvre, imprégnée de christianisme, est marquée par la faute et le châtiment. Or, cette fois, il raconte l’histoire d’un escroc qui, certes, a payé pour ses délits, mais en tire toujours profit, à coups d’autobiographie à succès et de conférences. Le film constate, donc, l’existence d’une nouvelle génération de gangsters qui font commerce sans fin de leurs fautes passées. La faillite n’est plus celle d’un homme égaré, ni d’une bande ou d’un système, mais celle d’une civilisation.

Le rôle de la moto au cinéma

Le loup de Wall Street, diffusion du jeudi 17 mai 2018 à 21h00

Grandeur et décadence d'un trader. Des gangsters scorsesiens version bling-bling. Une nouvelle fresque monstrueuse, avec un DiCaprio hors norme. Critique : | Genre : Monstre. Peut-on se passionner pendant trois heures pour un bouffon doublé d’une ordure ? Scorsese semble le découvrir en même temps qu’il nous l’apprend. Autrefois, ses grands portraits de mafieux recelaient toujours une part d’empathie. Il filmait les salauds comme des doubles de lui-même, dévoyés et damnés. Au contraire, il regarde son « loup de Wall Street » comme un pur alien : un monstre de vulgarité et d’avidité, sinon de bêtise. Jusqu’à la fascination. C’est la délinquance en col blanc, bien réelle, qui appelle ce regard : tout est calqué sur les Mémoires d’un authentique trader. Pour Scorsese, la haute finance précipite le monde dans une pantalonnade effarante. Une scène d’anthologie, d’un burlesque décadent, montre ainsi le nouveau riche drogué au-delà du possible, et contraint de ramper jusqu’à sa voiture de sport. Une vermine, au figuré comme au propre. Si Scorsese évolue avec ce film, c’est aussi en tant que moraliste. Toute son œuvre, imprégnée de christianisme, est marquée par la faute et le châtiment. Or, cette fois, il raconte l’histoire d’un escroc qui, certes, a payé pour ses délits, mais en tire toujours profit, à coups d’autobiographie à succès et de conférences. Le film constate, donc, l’existence d’une nouvelle génération de gangsters qui font commerce sans fin de leurs fautes passées. La faillite n’est plus celle d’un homme égaré, ni d’une bande ou d’un système, mais celle d’une civilisation.