Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, Les Etats-Unis de John Steinbeck, diffusion du mercredi 30 janvier 2019 à 22h35

En 1960, deux ans avant de recevoir le prix Nobel de littérature, John Steinbeck part à la découverte des Etats-Unis à bord de son mobile home, baptisé Rossinante, comme le cheval de Don Quichotte. Accompagné de son caniche Charley, l'écrivain arpente les routes de son pays pour tenter de comprendre ses compatriotes et contemporains. Un road trip de quelque 16 000 kilomètres à partir de New York, où il réside. En traversant à l'aller le Nord-Est jusqu'à la Californie, puis au retour le Texas et la Louisiane, l'auteur des «Raisins de la colère» porte un regard désenchanté sur l'Amérique. Dans son ouvrage «Voyage avec Charley», celui qui a dépeint avec force les ravages de la Grande Dépression chronique les dérives d'une société de consommation, laquelle reste aussi, à l'aube des années 60, gangrenée par le racisme. Critique : C'est dans un pick-up qu'il aménage en mobil-home que John Steinbeck (1902-1968) décide de faire le tour des Etats-Unis avec son chien, un caniche nommé Charley. L'auteur des Raisins de la colère veut « sentir » son pays, en pleine campagne électorale, peu avant que John F. Kennedy soit élu. Pas d'autoroutes pour l'écrivain-voyageur, mais un chemin des écoliers qui part de Sag Harbor, où il possède une cabane de pêcheurs, pour la Nouvelle-Angleterre, la Californie, Monterey, La Nouvelle-Orléans, le Texas... avant de remonter vers New York et rentrer chez lui. Le futur Prix Nobel a emporté de nombreuses rames de papier mais aussi de quoi vivre en « autosuffisance », car il ne veut pas perdre de temps. Cet homme n'a pas les yeux dans sa poche et scrute un pays dont la croissance lui donne le tournis. Son regard, au départ optimiste, devient de plus en plus désenchanté, et cette traversée en sa compagnie ne manque pas de faire réfléchir aujourd'hui. Le film documentaire d'André Schäfer et de Jascha Hannover mêle subtilement documents d'époque, images et témoignages contemporains, accompagnés par les extraits de son livre, Voyage avec Charley. De son camion qu'il a prénommé Rossinante, en hommage à Don Quichotte, John Steinbeck voit le progrès comme synonyme de destruction. Ecologiste avant l'heure, rongé par une inquiétude grandissante, il insiste sur les dérives de la consommation à outrance, le port des armes et le racisme qui gangrènent le pays. Voyage avec Charley paraît en 1962, inutile de préciser qu'il faut le (re)lire absolument. — Christine Ferniot

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, L’Italie de Goethe, diffusion du dimanche 06 janvier 2019 à 05h55

A l'été 1786, Goethe accompagne en cure thermale le duc Charles-Auguste, dont il est le conseiller intime. Mais le 3 septembre, le célèbre écrivain abandonne tout et prend la fuite sous une fausse identité. Il se rend en Italie, un pays qu'il veut découvrir depuis longtemps. Son périple, qui va durer près de deux ans, le mène du lac de Garde jusqu'en Sicile. Il fait étape dans les principales villes transalpines et s'octroie un séjour prolongé à Rome. Au fil de ses découvertes, l'auteur des «Souffrances du jeune Werther» s'émerveille de l'architecture et de l'art italiens. Il entretient aussi une abondante correspondance avec ses proches, dont il tirera ensuite son ouvrage, «Voyage en Italie». Critique : La dérobade s'apparente à la cavale d'un gredin. Le trentenaire qui décampe à la hâte, en ce matin de septembre 1786, sous un nom d'emprunt, n'est autre que Johann Wolfgang von Goethe. Conseiller du duc de Saxe-Weimar depuis onze ans, le poète abandonne son prince et se métamorphose en esthète bourlingueur. Surmené, il déserte, en pleine cure, la cité thermale de Carlsbad pour débuter, via la route des Alpes, un périple de deux ans, qui le mènera de Bologne à Naples. De ces pérégrinations naîtront une collection de croquis, de nombreuses notations scientifiques et le récit circonstancié de moult émerveillements que Goethe transposera en journal littéraire : Voyage en Italie. Désireux de restituer le trouble de l'auteur, ébloui par le « grand miroir liquide » qui ceint la Sérénissime, ou gagné par la torpeur hédoniste de la vie napolitaine, les réalisateurs épient le tohu-bohu et le flot touristique. Hélas, les panoramas actuels ne s'accordent guère aux descriptions de Goethe... La caméra peine à rendre la beauté charnelle de la nature méditerranéenne, observée autant qu'imaginée par le créateur du jeune Werther. Seules les séquences consacrées au Vésuve et aux jeux d'eau de la villa d'Este raniment le lyrisme échevelé de l'écrivain, « changé jusqu'à la moelle des os » par son congé transalpin. — Hélène Rochette

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, L’Italie de Goethe, diffusion du jeudi 20 décembre 2018 à 01h00

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, Le New York d’Uwe Johnson, diffusion du jeudi 10 août 2017 à 00h05

Uwe Johnson (1934-1984) est né en Poméranie, a connu la fuite puis a vécu en RDA avant de passer à l'Ouest en 1959. Au printemps 1966, il part à New York avec sa famille. Il y écrit une oeuvre monumentale en quatre tomes, «Une année dans la vie de Gesine Cresspahl». Son héroïne une Allemande installée à New York, lui ressemble. Des souvenirs personnels de l'écrivain liés à la Seconde Guerre mondiale, à l'après-guerre et à la RDA se mêlent aux événements brûlants qui ébranlent alors le monde : guerre du Viêtnam, émeutes raciales, révoltes étudiantes, assassinats de JFK et Martin Luther King, printemps de Prague. Au fil du récit se mêlent des images des rues de New York, notamment du Riverside Drive, où Johnson a habité, et des témoignages de personnes qu'il a côtoyées.

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, La Côte d’Azur de Klaus et Erika Mann, diffusion du jeudi 03 août 2017 à 00h15

En 1931, les jeunes Klaus et Erika Mann, 25 et 26 ans, partent ensemble sur la Côte d'Azur pour le compte des Editions Piper : ils sont chargés de rédiger un volume pour la collection anticonformiste «Ce qui n'est pas dans le Baedeker», qui prend le contrepied de la bible des guides de voyage allemands. Le fils et la fille du prix Nobel de littérature Thomas Mann, eux-mêmes déjà célèbres, s'en donnent à coeur joie : avec Erika au volant, ils longent le littoral en passant par Marseille, Cannes, Nice et Monte-Carlo, entre luxe et vie de bohème, cafés et casinos. L'insouciance dont ils témoignent encore prendra définitivement fin avec l'avènement du nazisme, qui contraindra à l'exil cette famille d'intellectuels et de globe-trotteurs. -- Critique : En 1931, Klaus et Erika Mann, enfants de Thomas Mann, déboulent sur la Côte d'Azur pour rédiger à quatre mains un guide touristique sur la French Riviera. Un récit documentaire sur cette « génération perdue », qui vit ses derniers moments d'insouciance avant l'exil.

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, L’Allemagne de Mark Twain, diffusion du mercredi 26 avril 2017 à 23h20

A la fin des années 1870, l'écrivain américain Mark Twain peine dans l'écriture de son roman «Les Aventures de Huckleberry Finn». Il entreprend alors un voyage de seize mois en Europe, qui le mène en Allemagne, en Suisse, en France et en Italie. A son retour, l'auteur fait le récit de son périple dans «Un vagabond à l'étranger». Dans ce livre, qui mêle fiction et réel, il s'enthousiasme pour l'Allemagne romantique et ses légendes, tout en s'amusant des difficultés de la langue qu'il juge «dépourvue d'organisation». Si Mark Twain moque quelques travers locaux, comme le goût des Allemands pour les pendules à coucou, son humour cible surtout les touristes américains. -- Critique : L'écrivain américain Mark Twain s'est rendu en Allemagne en 1878. Il en a tiré un carnet de voyage acerbe et ironique, louant la beauté du pays mais raillant les Allemands et la langue de Goethe. Savoureux mais anecdotique.

Le rôle de la moto au cinéma

Le grand tour des littératures, La Russie de Joseph Roth, diffusion du mercredi 19 avril 2017 à 22h40

Par son oeuvre, notamment son roman «La Marche de Radetzky», Joseph Roth (1894-1939) compte parmi les chroniqueurs les plus lucides de l'Europe de l'entre-deux-guerres. En 1926, en tant que reporter, il accomplit un voyage de plusieurs mois dans la jeune Union soviétique. Comme de nombreux intellectuels, Roth part pour l'URSS plein d'espoir et de curiosité. De Moscou à Saint-Pétersbourg, Astrakhan et Bakou, il prend le pouls du nouveau quotidien soviétique. Sa plume acérée, au ton romanesque, brosse des tranches de vie. Il décrit un pays très religieux, et analyse les changements qui s'opèrent dans la communauté juive. Il note aussi l'industrialisation à marche forcée et l'embourgeoisement de certains milieux et peu à peu, l'enthousiasme va se muer en cruelle désillusion. -- Critique : Avant d'écrire La Marche de Radetzky, Joseph Roth a cheminé, dans les années 1920, de la Pologne à la Russie. Et dépeint en visionnaire une Europe déliquescente, berceau des totalitarismes. Voyage à ses côtés aux confins des terres slaves et mongoles.