Diffusions passées:
Le faussaire de Vermeer, diffusion du samedi 09 février 2019 à 22h35
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Monuments Men, un groupe de spécialistes de l'art chargé de retrouver les oeuvres dérobées par les nazis, découvrent un tableau de Vermeer inconnu jusqu'ici : «Le Christ et la femme adultère». Ils remontent la piste de la toile jusqu'en Hollande où Han van Meegeren, un peintre et marchand d'art, est arrêté et inculpé de pillage des trésors nationaux. Celui-avoue alors qu'il est l'auteur du tableau retrouvé. Il affirme également avoir peint quelques dizaines d'autres faux Vermeer, dont certains sont accrochés dans de grands musées et d'autres sont exposés dans les salons de collectionneurs, parmi lesquels Herman Goering. Critique : Dans les années 1930, les historiens de l’art fantasment un chaînon manquant entre les grands formats du Caravage et l’intimisme des scènes d’intérieur de Vermeer, dont on ne connaît que trente-six tableaux. Il doit, c’est certain, exister un moment biblique chez le Hollandais ?! C’est dans cette brèche que s’engouffre Han Van Meegeren en peignant Le Christ à Emmaüs, aussitôt certifié, cédé une fortune à la Hollande : le début de la plus géniale arnaque de faux en peinture. Van Meegeren exploitera ce filon au point de devenir immensément riche. Ultime coup de génie, c’est à Göring qu’il fourgue sa dernière toile, pour 1 650 000 florins. A la Libération, avoir vendu un trésor national à l’ennemi vaut peine de mort. Pour sauver sa peau, Van Meegeren dévoile l’escroquerie. Mais, personne ne veut croire que tous les Vermeer apparus sur le marché depuis 1937 sont de sa main. Aussi, les Américains le mettent au défi d’en réaliser, en deux mois, devant un aréopage de spécialistes. Van Meegeren les mystifie en direct, en choisissant comme thème : Jésus devant les docteurs de la foi… De collabo, il devient un héros national pour avoir berné Göring. Son procès devient un moment de théâtre mettant au jour l’inculture des experts. Cette histoire abracadabrantesque, qu’aucun cerveau fantasque n’aurait osé imaginer, nous tient en haleine par sa réalisation dont les scènes de reconstitution, pour une fois, sont d’une délicatesse à propos, avec le support d’un commentaire bien écrit et bien dit.
