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Le diamant sous toutes ses facettes, diffusion du dimanche 26 août 2018 à 01h10
En 2010, la bourse du diamant de Bharat, à Bombay, a été inaugurée en grande pompe. C'est aujourd'hui la plus grande bourse d'échanges de diamants du monde. Près de 80% des diamants bruts de la planète sont taillés et polis dans le sous-continent indien. Le pays est le premier exportateur mondial et ambitionne de devenir la première place de négoce, loin devant Anvers, Tel Aviv et New York. Ce documentaire est le fruit d'une enquête au coeur de cette révolution de la joaillerie de luxe. Entre Paris et Bombay, sans oublier de passer par Anvers, rencontre avec ces marchands de rêve qui vendent ces pierres précieuses. Critique : De la place Vendôme à l'Inde en passant par Anvers, Loraine Canayer s'est lancée à la poursuite du diamant low cost. Car la plus prisée des gemmes n'est plus l'apanage des coquettes hyper fortunées. Vendues en grande surface, dans des bijouteries franchisées ou sur Internet, les pierres de petit calibre et/ou de moindre qualité constituent une part de plus en plus importante du marché. A qui profite cette embellie ? Aux consommatrices, aux joailliers, qui, de Mauboussin au site de vente en ligne Celinni, ont investi le créneau, et aux propriétaires des ateliers indiens qui se sont taillé la part du lion — sur douze joyaux vendus dans le monde, onze ont été façonnés au pays de Gandhi. En 2013, l'Inde a exporté pour plus de 16 milliards de dollars de diamants. Une manne dont ne profitent évidemment pas les ouvriers qui triment dans les mines et les usines de transformation, dont la réalisatrice laisse entrevoir les conditions d'existence et de travail terribles. En revanche, il y a des choses peu reluisantes que ce documentaire très formaté, qui fait l'erreur de vouloir embrasser d'un seul élan tout un secteur, passe sous silence. Croisant le président du Sierra Leone dans une rue anversoise, la journaliste ne souffle pas un mot sur la guerre civile qui y fit rage, liée au commerce illicite des pierres précieuses. De même, il ne sera pas fait mention des soupçons de fraude fiscale qui pèsent sur certains diamantaires belges. — Emilie Gavoille
