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Le dernier voyage de Dashdeleg, diffusion du jeudi 28 juin 2018 à 15h35
A travers le regard de Dashdeleg et de sa relation avec son petit-fils, ce film montre comment une société bascule de la culture nomade des steppes à la modernité du XXe siècle que symbolise Oulan-Bator. Critique : A 50 ans, Dashdeleg, nomade des steppes, s'apprête à s'installer avec sa famille dans la banlieue de la capitale mongole Oulan-Bator, où vivent ses beaux-parents, sa fille aînée et son petit-fils Ochroo depuis belle lurette. La longue transhumance à venir (plus de mille kilomètres) est un crève-coeur pour Dashdeleg, amoureux de sa province natale de Zavhan. Mais le départ est inévitable : les filles quittent la yourte familiale, les rudes hivers déciment les troupeaux, et le couple vieillissant n'a pas de fils pour reprendre le flambeau... De la nouvelle vie de Dashdeleg et des siens, nous ne verrons rien. Un choix qui peut se révéler frustrant, tant ils sont attachants. Mais le propos du film n'est pas là : ce beau documentaire est tout entier consacré aux thématiques de l'attachement à la terre et de la préparation aux adieux. Pour Dashdeleg, quitter Zavhan, c'est aussi transmettre à son « petit-fils sacré » un mode de vie nomade en voie de disparition, dans l'espoir que le jeune garçon l'adopte un jour. Sans commentaire, avec ses longs plans contemplatifs, ses silences, sa musique pénétrante (l'ensorcelant khöömii, ou « chant de gorge » mongol) ce film capte de très jolis moments d'émotion — l'appréhension, la mélancolie ou la résignation. Un portrait poétique et intime, emblématique du sort de tout un peuple nomade délaissé par l'Etat et contraint à abandonner ses terres pour rejoindre la frénésie de la ville.— Marie-Hélène Soenen
