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Le 7e juré, diffusion du lundi 06 août 2018 à 20h50
Un dimanche après-midi, délaissant sa partie de pêche, Grégoire Duval, pharmacien de province, surprend une jeune femme dans une grange. Lorsqu'elle repousse ses avances, il l'étrangle. L'amant de la jeune femme est aussitôt accusé du crime. Grégoire est convoqué comme septième juré au procès du prévenu... Critique : Téléfilm d'Edouard Niermans (France, 2007). Scénario et dialogues : Didier Le Pêcheur. 95 mn. Inédit. Avec Jean-Pierre Daroussin : Grégoire Duval. Isabelle Habiague : Geneviève Duval. Pascal Elso : capitaine Valard. Lahcen Razzougui : Khader Boualam. L'argument est fort et a déjà séduit, en 1961, Georges Lautner : un pharmacien de province étrangle une jeune femme et se retrouve juré au procès de celui qu'on accuse, à tort, du meurtre. On y voyait Bernard Blier, dans le rôle de l'assassin tenté soudain d'innocenter le faux coupable. Soyons francs : la version d'aujourd'hui a remporté tous les suffrages du dernier Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz (Fipa d'or et meilleure interprétation pour Jean-Pierre Daroussin), mais on ne comprend toujours pas pourquoi. Certes, dans sa relecture du roman d'origine, le scénariste a eu deux bonnes idées : faire du gamin pris au piège un ouvrier agricole arabe qu'une population tendue par la guerre d'Algérie (on est en 1962) désigne comme le coupable idéal ; et voir, dans le petit notable, un récidiviste, un criminel sexuel que sa femme protège. Mais ces pistes intéressantes débouchent sur une impasse : un procès mal argumenté, trop faiblement écrit, privé d'une délibération pourtant attendue... La réalisation dégouline de lourdeur démonstrative. Là où un Chabrol aurait poussé le trait jusqu'à la cruauté, Edouard Niermans n'est que dans la peinture maladroite et caricaturale d'une société petite-bourgeoise qui aime l'ordre. Cerise désespérante sur cet étouffant gâteau : Jean-Pierre Daroussin patauge parfois dans son rôle de composition. Pour la scène de meurtre par exemple, il s'est fabriqué « une tête de l'emploi » bien trop visible. Emmanuelle Bouchez
