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Le rôle de la moto au cinéma

Lauren Bacall, ombre et lumière, diffusion du dimanche 12 août 2018 à 05h50

Dès son premier film, «Le Port de l'angoisse», Lauren Bacall, son regard magnétique et sa voie éraillée, devient une star d'Hollywood. La passion naissante entre la débutante et son partenaire, Humphrey Bogart, irradie l'écran. La petite fille du Bronx, élevée par sa mère après l'abandon paternel, courait jusque-là les cachets à Broadway entre deux séances de mannequinat, quand l'épouse de Howard Hawks la repère. Mais plus encore que son talent, c'est son histoire d'amour fou avec Bogart qui fonde sa légende, la condamnant du même coup au rôle d'épouse de l'icône. Le couple tourne trois autres joyaux noirs, «Le Grand Sommeil», «Les passagers du vent» et «Key Largo». Après la mort de Bogart, en 1957, Lauren Bacall est délaissée par les studios. Son triomphe tardif sur les planches de Broadway sonnera comme une renaissance. Critique : De Lauren Bacall, disparue en août 2014, on garde en mémoire une voix éraillée, une assurance insolente et un regard dévastateur — elle était surnommée « The Look ». On se souvient du couple mythique qu’elle forma avec Humphrey Bogart, le temps de quatre films noirs, devenus des classiques : Le Port de l’angoisse (1944), Le Grand Sommeil (1946), Les Passagers de la nuit (1947) et Key Largo (1948). Des partenaires aussi à la ville, de 1945 à 1957, année de la mort du comédien. En dépit d’un commentaire au lyrisme un peu appuyé, ce doc rappelle, à juste titre, que Bacall fut la « créature » du réalisateur Howard Hawks, qui façonna la moindre mèche de ses cheveux pour que ses débuts dans Le Port de l’angoisse soient fulgurants. Derrière cette image de femme fatale, se cachait en fait Betty Joan Perske, jeune fille du Bronx plutôt timide, peu sûre d’elle, discrète sur ses origines — une famille juive d’Europe de l’Est. Après quelques comédies dans les années 1950, elle fut progressivement délaissée par Hollywood et renoua avec le succès sur les planches à Broadway. Le doc prend le parti d’utiliser uniquement des archives : interview de la star, entretien avec Hawks ou images plus rares, tournées en famille. C’est par un astucieux travail de montage d’extraits de films que le coup de foudre Bacall-Bogart est évoqué. Quand on (re)voit le regard qu’il lui jette, il est clair qu’il ne joue pas. Il est réellement amoureux.