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La voix de la lune, diffusion du dimanche 20 janvier 2019 à 22h35

Un doux rêveur entend une voix qui monte d'un puits. Ce n'est pas la Vérité qui parle, c'est la Lune. Son message est énigmatique, comme ce récit en zigzag. Pour son dernier film, Fellini nous entraîne dans des régions étranges et dénonce la vulgarité des années 80. Critique : Film de Federico Fellini (La Voce della luna, France/Italie, 1989). Scénario : F. Fellini, Tullio Pinelli et Ermanno Cavazzoni, d'après le roman d'Ermanno Cavazzoni. Image : Tonino Delli Colli. Musique : Nicola Piovani. 125 mn. Avec Roberto Benigni : Ivo Salvini. Paolo Villaggio : Gonnella. Nadia Ottaviani : Aldina. Marisa Tomasi : Marisa. Sim : le joueur de hautbois. Susy Blady : la soeur d'Aldina. Le genre : comédie fantastique. Au début, un doux rêveur entend une voix qui monte d'un puits. C'est la lune qui parle. Son message est énigmatique, comme l'est l'ensemble des événements qui jalonnent ce récit en zigzag... La Voce della luna est une histoire sans fin, une suite d'anecdotes saugrenues qui s'enchaînent sans nécessité décelable. Bien sûr, on peut trouver une structure à cette farandole. Mais c'est abusivement rationaliser. Le film se présente plutôt comme une rêverie poétique et, même, comme un rêve tout court, avec son emprise et son illogisme qui paraît, sur le coup, logique. Les gens se rencontrent, se quittent, se retrouvent. Les ambiances ressemblent à des éléments de réalité, mais avec un tel décalage que l'on ne sait plus qui perd la raison, du cinéaste, des personnages, des spectateurs... Faut-il savoir raison garder ? C'est un peu toute la civilisation du n'importe quoi qui est fustigée dans ce film, qui, lui, en dépit des apparences, n'est pas n'importe quoi. Après nous avoir imposé des images cacophoniques, le poète (Fellini), par la voix de la lune, déclare benoîtement : « S'il y avait un peu plus de silence, on comprendrait peut-être quelque chose. » Gilbert Salachas