Diffusions passées:

La vie privée d’Elizabeth d’Angleterre, diffusion du lundi 25 mars 2019 à 23h55

Un bijou de la Warner qui repose sur l'affrontement de deux monstres de talent, qui plus est pas contents de tourner ensemble. Intense ! Critique : Film de Michael Curtiz (The Private Lives of Elizabeth and Essex, USA, 1939). Scénario : Norman Reilly Raine, d'après la pièce de Maxwell Anderson. Image : Sol Polito. Musique : Erich Wolfgang Korngold. 105 mn. VO. Avec Bette Davis : la reine. Errol Flynn : le comte d'Essex. Olivia De Havilland : lady Penelope. Genre : j'ai deux amours. Son pays et Essex... Entre son royaume et l'homme qu'elle aime, Elizabeth, reine avant d'être femme, va choisir. Quelle merveille que cette tragédie politique en Technicolor ! Ce film où la Warner n'a pas lésiné sur les décors et les costumes, somptueux, est la preuve flamboyante que le très créatif Michael Curtiz était aussi à l'aise dans les drames sombres et statiques que lorsqu'il s'agissait de faire virevolter les capes et les épées dans Capitaine Blood (1). Il filme les joutes verbales - une autre forme de combat - entre la reine et le comte, son amant, en de longues scènes intenses, assombries par la fatalité. Car ils ont beau tout faire, s'aimer, ignorer les machinations de la cour ou feindre de s'allier, à la fin, on le sait, l'un de ces deux grands ambitieux devra se sacrifier sur l'autel de la raison d'Etat. Dans le rôle de cette souveraine qui met sa charge au-dessus de tout, Bette Davis, la star féminine de la Warner à l'époque, est fascinante, enlaidie, raide comme une statue de cire. Sa dureté est une armure et seules les inflexions de sa voix traduisent sa flamme pour Essex. L'actrice aurait rêvé de travailler avec Laurence Olivier et ne supporta pas que la Warner lui impose sa star masculine, Errol Flynn. Entre les deux acteurs, l'agressivité est palpable. Ce qui renforce encore l'intensité de cette épopée intime.   (1) Diffusé juste avant.