Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

La vie d’Adèle : chapitres 1 & 2, diffusion du jeudi 31 mai 2018 à 00h55

Palme d'or pour cette chronique d'un amour passionnel. La durée et la précision sont les armes de Kechiche pour que ce roman d'apprentissage nous bouleverse. Critique : | Genre : éducation sentimentale. C’est un visage qui nous happe, d’autant plus intensément que la caméra ne cesse de le scruter : celui d’Adèle, ses bonnes joues, sa bouche comme un four qui dévore avec boulimie la vie, les spaghettis bolognaises ou les lèvres de son amante, cette bouche qu’elle laisse à moitié ouverte, la nuit, quand elle s’abandonne au sommeil, grand bébé épuisé par la difficulté de grandir… Ce visage, Abdellatif Kechiche le montre dans tous les états, joie et peine, relief dévoré par les flots quand les émotions fondent sur lui : larmes et salive inondent l’épiderme au gré des expériences — et certaines seront des raz de marée. La façon dont le cinéaste travaille la durée est unique : trois heures (le film aurait pu en durer six et on en redemanderait), dont une bonne partie à ce point fixée sur le visage de son héroïne qu’elle nous fait découvrir son état d’esprit. La durée permet cette précision dans les détails, qui enrichit follement l’empathie envers le personnage, voire l’impression de connaître la personne. Abdellatif Kechiche tient la chronique hors norme d’un amour passionnel : celui qui unit Adèle, lycéenne, puis institutrice, à Emma, apprentie artiste peintre. Ce roman d’apprentissage nous bouleverse.

Le rôle de la moto au cinéma

La vie d’Adèle : chapitres 1 & 2, diffusion du lundi 14 mai 2018 à 20h50

Palme d'or pour cette chronique d'un amour passionnel. La durée et la précision sont les armes de Kechiche pour que ce roman d'apprentissage nous bouleverse. Critique : | Genre : éducation sentimentale. C'est un visage qui nous happe, d'autant plus intensément que la caméra ne cesse de le scruter : celui d'Adèle, ses bonnes joues, sa bouche comme un four qui dévore avec boulimie la vie, les spaghettis bolognaise ou les lèvres de son amante, cette bouche qu'elle laisse à moitié ouverte, la nuit, quand elle s'abandonne au sommeil, grand bébé épuisé par la difficulté de grandir... Ce visage, Abdellatif Kechiche le montre dans tous les états, joie et peine, relief dévoré par les flots quand les émotions fondent sur lui : larmes et salive inondent l'épiderme au gré des expériences — et certaines seront des raz de marée. La façon dont le cinéaste travaille la durée est unique : trois heures (le film aurait pu en durer six et on en redemanderait), dont une bonne partie à ce point fixée sur le visage de son héroïne qu'elle nous fait découvrir son état d'esprit. La durée permet cette précision dans les détails, qui enrichit follement l'empathie avec le personnage, voire l'impression de connaître la personne. Un exemple : la façon récurrente qu'a Adèle de remonter son pantalon, comme on se retrousse les manches : geste banal dessinant peut-être une attitude face au monde... Abdellatif Kechiche tient la chronique hors norme d'un amour passionnel : celui qui unit Adèle, lycéen-ne, puis institutrice, à Emma, apprentie artiste-peintre. Ce roman d'apprentissage nous bouleverse. — Aurélien Ferenczi