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Le rôle de la moto au cinéma

La tragédie des Brigades internationales, diffusion du jeudi 27 septembre 2018 à 02h35

Pendant la guerre d'Espagne, de 1936 à 1939, des volontaires affluent du monde entier pour défendre la jeune République, menacée par le putsch de Franco, lui-même soutenu d'emblée par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Ouvriers parisiens, tchèques et britanniques, dockers new-yorkais, mineurs polonais ou anglais, militants antifascistes allemands et italiens : en tout, quelque 35 000 hommes, venus d'une cinquantaine de pays, vont combattre, souvent en première ligne et sans aucune formation, dans des batailles de plus en plus désespérées. Ils répondent à l'appel lancé sous l'égide de Moscou par l'Internationale communiste, alors que les démocraties occidentales ont décidé de ne pas intervenir. Ils ont entendu aussi les plaidoyers d'André Malraux et de George Orwell, engagés dès la première heure. Critique : En février 1936, l’Espagne porte au pouvoir une coalition de Front populaire, alliance de républicains de gauche et d’organisations syndicales. Dès juillet, l’armée, hostile au gouvernement légal, tente de le renverser. Sous la houlette de Franco, quelque quarante mille hommes cantonnés au Maroc cherchent à rallier Madrid par le détroit de Gibraltar. Face au coup de force, la population s’arme. C’est le début de la guerre d’Espagne. Morcelé, l’espace resté fidèle à la république voit l’émergence de micro-gouvernements, la multiplication de milices impulsées par les partis politiques (PC, Poum) et les syndicats (UGT, CNT) pour défaire les fascistes. Mais la ferveur révolutionnaire, tout à la collectivisation des terres, à l’occupation des usines et à la promotion des plus pauvres, s’accommode mal d’une unité de commandement. Mal équipés, mal entraînés, les combattants républicains ont à faire face à une armée puissante, très vite épaulée par Hitler et Mussolini. Un rapport de force inégal que l’URSS va tenter d’inverser à partir de septembre 1936 avec la fourniture d’armement, de conseillers militaires, de membres du NKVD, la police politique de Staline. Et la création des Brigades internationales. Venus du monde entier, trente-cinq mille volontaires rallient le pays pour défendre la république contre le golpe franquiste. Formidable prouesse que ce film de cent minutes tout en archives, rarement exploitées. Fort d’un montage fluide, soutenu par un commentaire tout à la fois précis et lyrique, le documentaire dévide par le menu l’épopée d’un sacrifice. Narrant parallèlement les événements militaires, « le fossé de sang qui se creuse au cœur du camp républicain », les liquidations staliniennes, l’engagement des intellectuels et des artistes, il parvient avec maestria à faire exister la fièvre de l’époque, ses pénombres, ses illusions perdues.

Le rôle de la moto au cinéma

La tragédie des Brigades internationales, diffusion du jeudi 06 septembre 2018 à 23h25

Pendant la guerre d'Espagne, de 1936 à 1939, des volontaires affluent du monde entier pour défendre la jeune République, menacée par le putsch de Franco, lui-même soutenu d'emblée par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Ouvriers parisiens, tchèques et britanniques, dockers new-yorkais, mineurs polonais ou anglais, militants antifascistes allemands et italiens : en tout, quelque 35 000 hommes, venus d'une cinquantaine de pays, vont combattre, souvent en première ligne et sans aucune formation, dans des batailles de plus en plus désespérées. Ils répondent à l'appel lancé sous l'égide de Moscou par l'Internationale communiste, alors que les démocraties occidentales ont décidé de ne pas intervenir. Ils ont entendu aussi les plaidoyers d'André Malraux et de George Orwell, engagés dès la première heure. Critique : En février 1936, l'Espagne porte au pouvoir une coalition de Front populaire, alliance de républicains de gauche et d'organisations syndicales. Dès juillet, l'armée, hostile au gouvernement légal, tente de le renverser. Sous la houlette de Franco, quelque quarante mille hommes cantonnés au Maroc espagnol cherchent à rallier Madrid par le détroit de Gibraltar. Face au coup de force, la population s'arme, le pronunciamiento échoue. Mais un tiers du territoire espagnol est désormais sous la férule des félons. C'est le début de la guerre d'Espagne. Morcelé, l'espace resté fidèle à la république voit l'émergence de micro-gouvernements, la multiplication de milices impulsées par les partis politiques (PC, Poum) et les syndicats (UGT, CNT) pour défaire les fascistes. La ferveur révolutionnaire tout à la collectivisation des terres, à l'occupation des usines, à la promotion des plus pauvres, s'accommode mal d'une unité de commandement. Et mal équipés, mal entraînés, sur le front, les combattants républicains ont à faire face à une armée puissante, très vite épaulée par les puissances de l'Axe. Tandis que Hitler envoie chars et ­avions, Mussolini fournit soixant-dix mille hommes à Franco. Un rapport de force inégal que l'URSS va finalement tenter d'inverser à partir de septembre 1936 avec la fourniture d'armement, de conseillers militaires, de membres du NKVD, la police politique de Staline. Et la création des Brigades internationales. Venus du monde entier, quelque trente-cinq mille volontaires rallient le pays pour défendre la république contre le golpe franquiste. Formidable prouesse que ce film de cent minutes tout en archives, rarement exploitées. Fort d'un montage fluide, soutenu par un commentaire tout à la fois précis et lyrique, le documentaire dévide par le menu l'épopée d'un sacrifice. Narrant parallèlement les événements militaires, « le fossé de sang qui se creuse au coeur du camp républicain », les liquidations staliniennes, l'engagement des intellectuels et des artistes, il parvient avec maestria à faire exister la fièvre de l'époque, ses pénombres, ses illusions perdues.