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La guerre des grands singes, diffusion du samedi 30 mars 2019 à 02h05
Il ne reste au monde qu'environ 650 gorilles des montagnes. La plupart vit dans le parc national des Virunga, à l'est de la République démocratique du Congo. En plus du braconnage, les gorilles subissent les effets du charbonnage et de la déforestation qui financent plusieurs factions rebelles de la région des Grands Lacs. Un nouveau danger les guette depuis peu : l'exploitation pétrolière, qu'une compagnie anglaise mène dans des conditions obscures au beau milieu de cette réserve inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Le dernier fléau en date est le virus Ebola, dont les grands primates sont les premières victimes et aussi les premiers vecteurs de contamination. Des gardes, des braconniers repentis et des défenseurs de la vie sauvage racontent leur lutte quotidienne pour la préservation d'un espace unique au monde. Critique : Après le génocide des Tutsis, les hommes ont importé la guerre à l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Bilan : 5 millions de morts et presque autant de réfugiés. A la frontière de l'Ouganda, du Burundi et du Rwanda, milices et troupes régulières s'affrontent autour des réserves naturelles du parc national des Virunga (créé en 1925), un sanctuaire pour les derniers gorilles des montagnes, victimes du braconnage et de la déforestation. Les réserves sont aussi convoitées par les compagnies pétrolières, comme la britannique Soco. Commençant comme un documentaire animalier, le film tourne ensuite au portrait de leur protecteur : le Belge Emmanuel de Merode, directeur du parc. Puis vire à l'enquête. Merode a été grièvement blessé dans une embuscade, en avril 2014, alors qu'il venait de déposer à Goma un dossier à charge contre Soco. Si l'enquête ne parvient pas à prouver la responsabilité de la firme dans l'attaque, elle confirme de lourds soupçons sur la corruption de militaires à la solde de Soco. A la convergence de la guerre et de l'écologie, le film rappelle que l'oppression des êtres humains mène directement à la dévastation de l'environnement. — Yohav Oremiatzki Suivi d'un débat animé par Marina Carrère d'Encausse. Invités : Victor Narat, Paul Estève.
