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La guerre des boutons n’aura pas lieu, diffusion du dimanche 15 avril 2018 à 02h25

Landresse, 231 habitants recensés en 2012, dans le Doubs. C'est ce village paisible que Louis Pergaud, qui y fut instituteur durant deux ans, a immortalisé sous le nom de Longeverne dans son premier et plus célèbre roman, «La Guerre des boutons», devenu après sa mort un véritable mythe national. Qui sont les Lebrac, Tigibus, La Crique ou Camus d'aujourd'hui ? Frédéric Compain a marché durant deux années dans les pas des gamins du village, âgés de 7 à 14 ans, entre parties de pêche, journées à l'école et repas en famille. L'occasion de défaire en douceur quelques idées reçues sur le monde rural et la Communale du siècle passé. Critique : Mort au front en 1915, Louis Pergaud, ou plutôt son fantôme (présent par la voix de Frédéric Compain), est de retour à Landresse, village de Franche-Comté plus connu sous le nom de Longeverne, fief des héros turbulents de La Guerre des boutons. A l'orée du XXe siècle, Pergaud y fut instituteur pendant deux ans, le temps de se mettre à dos l'ensemble des villageois, qui lui reprochaient — entre autres — son anticléricalisme... Mais c'était avant que son roman ne devienne un symbole national et une fierté locale. Que reste-t-il aujourd'hui de l'esprit frondeur de ces aventuriers en culottes courtes qui ne craignaient qu'une chose : devenir « aussi bêtes que les adultes » ? Qui sont les héritiers de Lebrac, Petit Gibus, Camus et les autres ? Pergaud/Compain livre à la première personne ses réflexions, souvent à l'emporte-pièce, sur la vie à Landresse : un gamin déluré déclare préférer la pêche à l'école et voilà notre « spectre » tout revigoré de constater que les enfants n'ont finalement pas tant changé... Il croit même retrouver un peu de « son » Lebrac, le rebelle chef de bande, en la personne de Guillaume, 14 ans, sage apprenti boucher. Des cabanes dans les bois, le lapin qu'on « déshabille » pour le déjeuner, la fête des foins remplacée par un concert de rock, les « petites bêtises » moins savoureuses que les querelles de clochers d'antan... Ce « je » venu du passé traque moins les marques du temps qui passe que le semblant d'éternité qui enrobe ces enfances paysannes. Au fil de rencontres trop superficielles, le film en esquisse un portrait impressionniste, attachant, plein de douceur... et joliment idéalisé. — Isabelle Poitte