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Le rôle de la moto au cinéma

La chair et le sang, diffusion du lundi 22 janvier 2018 à 22h55

Gigantesque livre d'images, violentes et colorées, entre roman populaire et peinture médiévale. Verhoeven donne vie à cet univers baroque avec une rare énergie. Critique : Film de Paul Verhoeven (Flesh and Blood, Espagne/USA, 1985). Scénario : Gérard Soeteman et P. Verhoeven. Image : Jan de Bont. Musique : Basil Poledouris. 125 mn. VM. Avec Rutger Hauer : Martin. Jennifer Jason Leigh : Agnès. Tom Burlinson : Stephen. Jack Thompson : Hawkwood. Fernando Hilbeck : Arnolfini. Genre : tonitruant imagier historique. 1501. Trahis par Arnolfini, le seigneur qui les avait engagés, des mercenaires pillent et tuent, sous le commandement de Martin, le plus costaud d'entre eux. Ils kidnappent Agnès - promise à Stephen, le fils d'Arnolfini -, qui devient la compagne de Martin. Puis ils s'emparent d'un château où Stephen, désireux de retrouver sa fiancée, vient les provoquer. Un siège commence. La peste s'en mêle... Au diable la vérité historique ! Paul ­Verhoeven invente une fin de Moyen Age crépusculaire, où souiller la chair et répandre le sang sont les divertissements quotidiens d'hommes sans morale ni ­religion, qui sentent confusément, à l'aube de la Renaissance, leurs valeurs s'écrouler. C'est un gigantesque livre d'images, violentes et colorées, un croisement du ­roman populaire (à la Zévaco) et de la peinture médiévale (à la Jérôme Bosch), avec épées, machines de guerre, viscères et bubons. Cette avalanche de cris et de tueries peut rendre légèrement nauséeux. Mais Paul Verhoeven possède un sacré talent de cinéaste, et il a su donner vie à cet univers baroque avec une rare énergie. Sur les traces de Rutger Hauer, acteur de ses premiers films devenu une star hollywoodienne, Verhoeven gagnait là son ticket d'entrée aux Etats-Unis. Aurélien Ferenczi