Diffusions passées:

La bûche, diffusion du lundi 23 décembre 2019 à 21h15

Une sucrerie sans surprise mais avec de vrais morceaux d’acteurs dedans. Rien que pour Claude Rich, à consommer sans modération.

La bûche, diffusion du dimanche 23 décembre 2018 à 21h00

Une sucrerie sans surprise mais avec de vrais morceaux d’acteurs dedans. Rien que pour Claude Rich, à consommer sans modération. Critique : Le succès, c'est aussi du boulot. Le succès, Danièle Thompson, coscénariste des grands Oury, de La Boum, de La Reine Margot, le cultive en artisane douée depuis une tren- taine d'années. Qu'elle passe aujourd'hui à la mise en scène est somme toute anecdotique : c'est le même savoir- faire (ou savoir-plaire ?) qui est à l'oeuvre. Noël, la famille, les rues enguirlandées pour la fête obligée, et les Christmas songs en fond sonore : repères qui « parlent » à tous et à chacun. Le sujet tient en un compte à rebours : dans la dernière ligne droite avant le réveillon, une famille gentiment désarticulée a quatre jours pour se recomposer, c'est-à-dire vider les placards des non-dits et des demi-vérités, des rancoeurs et des mensonges accumulés. En gros, tout le monde est un peu à cran. Les trois soeurs, Louba, la bohème qui chante des chansons rrrrrusses dans les cabarets rrrrusses, Sonia, la bourge bourrée aux as, et Milla, rebelle qui massacre sa vie sentimentale avec obstination. Plus Stanislas, leur vieux ronchon de père, violoniste tsigane à la retraite, qui a dilapidé des trésors de tendresse et veut se rattraper avant qu'il ne soit trop tard. Inutile de dire que, plus l'écorce est rugueuse, plus la sensibilité, dessous, est à vif, et que les secrets de famille ont tout l'air de secrets de Polichinelle y compris, assez vite, pour le spectateur. Danièle Thompson est experte en scènes qui tournent rond, arrosées de dialogues drôles ou piquants juste ce qu'il faut. Mais le périple est si méthodiquement balisé que le spectateur a peu de risques de se perdre en route. Jamais on ne s'ennuie, mais jamais on ne s'étonne vraiment de ce qui survient. Reste que, chaque personnage étant bien silhouetté, La Bûche est une espèce de fête pour les acteurs. Dans une distribution sans faille, Charlotte Gainsbourg, qu'on n'avait pas vue depuis trois ans, réapparaît ici, transformée, mûrie, d'une savoureuse effervescence. Quant à Claude Rich, il est tout simplement époustouflant de drôlerie pincée et de mélancolie roublarde. Savoir « habiller » ainsi sur mesure les comédiens pour en tirer des étincelles inédites relève aussi d'un artisanat en voie de disparition...