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Le rôle de la moto au cinéma

Jason Bourne, diffusion du dimanche 13 janvier 2019 à 21h00

Beaucoup de bruit et de fureur, mais aussi un certain lyrisme dans ce film sous pression, où la CIA, déjantée, traque sans répit le célèbre agent d’élite. Critique : Au bout d'une heure quaran­te-cinq, voici, enfin, Jason Bourne (Matt Damon, de mieux en mieux) face au chef de la CIA (Tommy Lee Jones), qui n'a eu de cesse de vouloir l'éliminer, à coups de pièges et de tueurs également diaboliques. L'un voudrait apprendre la vérité sur la mort de son père. L'autre, tout heureux de constater une faille dans la cuirasse, tente de persuader le révolté qu'il est resté, malgré tout, un patriote. Un bon Américain... C'est l'un des (rares) moments psychologiques d'un film emporté, sous pression, où la CIA, totalement déjantée, cette fois, s'associe secrètement avec une sorte de Steve Jobs indien pour mieux instaurer un monde à la George Orwell... Avant d'avoir connu la gloire avec Jason Bourne, Paul Greengrass avait réalisé Bloody Sunday : un formidable documentaire-fiction qui relatait par le menu le massacre commis, le 30 janvier 1972, par l'armée britannique à l'encontre des indépendantistes irlandais. On retrouve son habileté à insuffler un vrai lyrisme — voire une flamme insurrectionnelle ! — dans les séquences grecques où Athènes, à feu et à sang, lutte pour protéger la démocratie. Habile aussi, et spectaculaire, la partie londonienne, où Vincent Cassel tente d'éliminer celui qu'il prend pour un nouvel Edward Snowden : responsable, par ses révélations, de la perte d'agents dévoués et efficaces... Les deux cents, trois cents, cinq cents voitures qui explosent à Las Vegas, lors de l'ultime poursuite, finissent, en revanche, par lasser. Trop de bruit et de fureur, de freins qui crissent et de tôle qui éclate... On préfère suivre, au calme, l'ascension, au sein de la CIA, d'une Eve à la Mankiewicz (Alicia Vikander), dont Jason Bourne, pas dupe, se méfie déjà... — Pierre Murat   Sortie le 10 août.