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Jamais de la vie, diffusion du mercredi 16 janvier 2019 à 00h30

Un gardien de nuit s'aperçoit que des malfrats préparent un hold-up dans une grande surface de banlieue. Le polar permet au cinéaste de montrer, de film en film, la France des petites gens que la vie a floués. Olivier Gourmet est formidable. Critique : | Genre : Quand la ville dort. Il a été un syndicaliste emmerdeur, dans le temps, et l'a payé très cher. Devenu veilleur de nuit dans une grande surface de banlieue, Franck est en chute libre, en dépit de la promesse, vague, d'un CDI possible. Un soir, sur le parking, il remarque un 4 × 4 qui rôde. Les jours suivants, il le revoit avec une autre plaque d'immatriculation... Pierre Jolivet aime les films noirs. Les plans où des enseignes lumineuses se reflètent sur des trottoirs mouillés de pluie. Les intrigues où le danger, comme en attente, se précise, où les pièces du puzzle s'assemblent autour d'un héros cerné par la fatalité. Le réalisateur filme bien les hommes, leur complicité pudique, leurs chagrins presque enfantins devant des idéaux perdus. Il réussit un peu moins bien à peindre le personnage de la conseillère sociale, interprétée par Valérie Bonneton : trop explicatif, trop appuyé. En fait, ce sont les seconds rôles qu'il saisit le mieux : le copain noir de Franck (Marc Zinga), ou son patron (Bénabar), ornithologue inattendu, s'émerveillant devant le spectacle de martinets noirs continuant à voler dans leur sommeil. Le thriller permet à Pierre Jolivet d'exalter tous ces solitaires. D'en faire, surtout, des porte-parole, des sentinelles qui résistent à l'indifférence générale. Leurs luttes sont parfois drôles, comme dans Ma petite entreprise et Zim and co. Parfois tragiques, comme dans Fred. Ici, le combat de Franck est dérisoire, ce qui le rend d'autant plus précieux et beau. — Pierre Murat