Diffusions passées:

Jackie, diffusion du samedi 06 avril 2019 à 00h40


Jackie, diffusion du vendredi 27 juillet 2018 à 02h25

Après son brillant Neruda, le réalisateur chilien met en scène Jackie Kennedy dans les jours qui suivirent l’assassinat de son époux président, en novembre 1963. Habile réflexion sur l’image ou biopic idolâtre ? Critique : | Genre : réflexion sur l’image. Le monde entier connaît ces images : une femme en rose rampe, affolée, sur le capot d’une voiture officielle ; une femme en noir mène la marche funèbre, à Washington… Jackie Kennedy est incrustée dans notre imaginaire collectif. Pour son premier film américain, le Chilien Pablo Larraín ne fait jamais semblant de l’ignorer. Il n’a pas circonscrit par hasard son récit aux quelques jours qui suivirent l’assassinat de John F. Kennedy à Dallas, le 22 novembre 1963. Dans l’œil du cyclone, le point zéro d’un deuil, et d’un trauma historique majeur, se tient Natalie Portman, comme on ne l’a encore jamais vue. Jackie n’est pas un biopic au sens usuel, la petite histoire d’une première dame dans les tourments de la grande. C’est un trompe-l’œil, une réflexion magistrale sur l’image. Et même une réflexion au sens propre : dans l’une des plus belles scènes du film, Jackie Kennedy se regarde dans un miroir. Elle ne nous offrira ainsi que son reflet, fragmenté et multiplié, enclos dans la stupeur d’une tragédie nationale dont l’Amérique n’est jamais vraiment sortie. Toutes les Jackie se superposent : la victime, la veuve, et surtout l’architecte de la postérité, à l’origine d’un mythe.

Jackie, diffusion du samedi 30 juin 2018 à 00h50

Jackie, diffusion du mercredi 20 juin 2018 à 20h55

Après son brillant Neruda, le réalisateur chilien met en scène Jackie Kennedy dans les jours qui suivirent l’assassinat de son époux président, en novembre 1963. Habile réflexion sur l’image ou biopic idolâtre ? Critique : | Genre : réflexion sur l'image. Le monde entier connaît ces images. Une femme en rose rampe, affolée, sur le capot d’une voiture officielle. Une femme en noir mène la marche funèbre, à Washington. Jackie Kennedy est incrustée dans nos rétines, dans notre imaginaire collectif. Pour son premier film américain, le Chilien Pablo Larraín ne fait jamais semblant de l’ignorer. Il n’a pas circonscrit par hasard son récit aux quelques jours qui suivirent l’assassinat de John F. Kennedy à Dallas, le 22 novembre 1963. Dans l’œil du cyclone, le point zéro d’un deuil, et d’un trauma historique majeur, se tient Natalie Portman, comme on ne l’a encore jamais vue. Jackie n’est pas un biopic au sens usuel, la petite histoire d’une première dame dans les tourments de la grande. C’est un trompe-l’œil, une réflexion magistrale sur l’image. Et même une réflexion au sens propre : dans l’une des plus belles scènes du film, Jackie Kennedy se regarde dans un miroir. Elle ne nous offrira ainsi que son reflet, fragmenté et multiplié, enclos dans la stupeur d’une tragédie nationale dont l’Amérique n’est jamais vraiment sortie. Toutes les Jackie se superposent : la victime, la veuve, et surtout l’architecte de la postérité, aux origines d’un mythe.

Jackie, diffusion du jeudi 19 avril 2018 à 16h25

Après son brillant Neruda, le réalisateur chilien met en scène Jackie Kennedy dans les jours qui suivirent l’assassinat de son époux président, en novembre 1963. Habile réflexion sur l’image ou biopic idolâtre ? Critique : POUR Le monde entier connaît ces images. Une femme en tailleur rose rampe, affolée, sur le capot d'une voiture officielle. Une femme en noir, à la fois spectaculaire et floue sous son voile, mène la marche funèbre, à Washington, devant des dizaines de chefs d'Etat et un million d'anonymes. Jackie Kennedy, la plus illustre veuve des Etats-Unis, est incrustée dans nos rétines, dans notre imaginaire collectif. Pour son premier film américain, le Chilien Pablo Larraín ne fait jamais semblant de l'ignorer. Il n'a pas circonscrit par hasard son récit aux quelques jours qui suivirent l'assassinat de John F. Kennedy à Dallas, le 22 novembre 1963. Dans l'oeil du cyclone, le point zéro d'un deuil, et d'un trauma historique majeur, se tient Natalie Portman, comme on ne l'a encore jamais vue. Magnétique, poignante, elle n'aborde jamais son personnage si familier, si célèbre, en imitatrice. Tout est là, la coiffure, les vêtements, la grâce un peu froide. Mais, comme dit Pablo Larraín, « personne ne saura jamais vraiment qui était Jackie Kennedy ». Et la comédienne a la force et le talent d'embrasser cette énigme. De donner à sa performance quelque chose d'intime, mais aussi d'opaque. Après Neruda (sorti chez nous il y a à peine quelques semaines), fresque onirique sur le plus grand poète de son pays, c'est la deuxième fois que le cinéaste joue avec les apparences et les accessoires de la reconstitution pour nous emmener ailleurs. Jackie n'est pas un « biopic », la petite histoire d'une première dame dans les tourments de la grande. C'est un trompe-l'oeil, une réflexion magistrale sur l'image. Et même une réflexion au sens propre : dans l'une des plus belles scènes du film, Jackie Kennedy se regarde longuement dans un miroir. Elle ne nous offrira ainsi que son reflet, fragmenté et multiplié, comme dans un hermétique palais des glaces, enclos dans la stupeur d'une tragédie nationale dont l'Amérique n'est jamais vraiment sortie. Toutes les Jackie se superposent : la victime en état de choc, du sang et des larmes sur le fameux tailleur rose. La veuve, perdue, seule, dans le luxe solennel de ses appartements privés. Et surtout, l'architecte de la postérité. Celle des Kennedy, mais aussi la sienne. En fil rouge, la reconstitution de l'interview accordée au cours de cette période décisive au journaliste Theodore White (Billy Crudup), du magazine Life, donne toutes les clés du film. « Je crois que les personnages que nous trouvons dans les journaux sont plus vrais que les hommes que nous côtoyons », lui dit-elle. Et c'est bien le sujet : l'invention d'une légende plus « vraie », plus grande que le réel. Dans les flash-back sous forme d'images d'archives, où la jeune épouse du président, encore sage et empruntée, fait visiter la Maison-Blanche à une équipe de télé, on assiste à la naissance d'une forme moderne de communication politique. Et dans les séquences où elle tient tête aux responsables de la sécurité pour donner à son mari des funérailles dignes d'Abraham Lincoln — un cortège monumental, à pied, de la Maison-Blanche à la cathédrale Saint Matthew —, on bascule dans le temps du mythe. Dont le propre, comme celui du traumatisme, est d'être perpétuellement revécu. Alors que le hasard du calendrier fait coïncider la sortie française avec l'investiture de Donald Trump, quelques vers de la comédie musicale de Broadway Camelot, qu'adorait John F. Kennedy, tournent en boucle dans le film comme un hymne au paradis perdu, à « un moment bref et étincelant ». — Cécile Mury CONTRE Autant le récent Neruda, du même réalisateur, pouvait passer pour un « anti-biopic », autant ce film-ci retombe dans les conventions, derrière ses quelques gages d'originalité. Le décryptage des débuts de la politique spectacle, à travers le cas du couple Kennedy, fait long feu. La démystification se cantonne à l'examen des différentes manières de raconter les mêmes faits, selon que l'héroïne s'adresse à la presse, à sa confidente ou encore à un prêtre philosophe (qui lui répond « on se couche désespéré, on reprend courage le matin après un bon café »). Jackie est-elle une innocente, une égocentrique, une manipulatrice ? Les trois, bien sûr. Le cinéaste s'en tient au flou hollywoodien standard, qui met dans le même sac la légende et l'envers du décor. Enfin, pas tout à fait : malgré la froideur minutée du récit, l'hagiographie l'emporte. La « grande dame » en impose, et pas seulement au journaliste qu'elle reçoit après la tragédie : à Pablo Larraín aussi. Il se laisse griser par la reconstitution tatillonne du début des années 1960 et par la garde-robe de Jackie, jusqu'au moindre bouton de tailleur Chanel. Avec Natalie Portman, qui garde toujours quelque chose d'une sainte, même quand son personnage livre des aveux supposés terribles, l'horizon du film demeure, banalement, l'idolâtrie. — Louis Guichard

Jackie, diffusion du vendredi 06 avril 2018 à 13h35

Jackie, diffusion du jeudi 29 mars 2018 à 10h25

Jackie, diffusion du vendredi 23 mars 2018 à 00h15

Jackie, diffusion du samedi 17 mars 2018 à 07h55
