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Jack et la mécanique du coeur, diffusion du mercredi 24 octobre 2018 à 22h30

A Edimbourg, en 1874, une femme médecin remplace le cœur gelé d'un gamin par une horloge mécanique... Début d'un film d'animation étonnant, inspiré par l'album et le disque de Mathias Malzieu. Romantisme noir et poésie subtile... Critique : | Genre : bonheur fragile. La mère de Jack l’abandonne. Il fait si froid à Edimbourg en cet hiver 1874 que le cœur du gamin gèle. Pour le maintenir en vie, une femme médecin lui greffe une horloge mécanique, avec trois règles à ne pas enfreindre, sous peine de mort : ne pas toucher aux aiguilles, éviter toute colère et, surtout, ne jamais tomber amoureux. Quelques années plus tard, il rencontre Miss Acacia, la toute menue chanteuse myope que courtise le sombre et détestable Joe… C’est un film étonnant. Né de l’imagination du chanteur Mathias Malzieu (Dionysos) dans un disque de chansons, d’abord, puis dans un album illustré par Nicoletta Ceccoli. Avec l’aide d’un troisième larron à la réalisation, ils ont inventé ces personnages aux grosses têtes et aux yeux emplis de tristesse. On sent bien l’admiration des auteurs pour Tim Burton et leur goût pour les romantiques anglais à la Mary Shelley. L’hommage le plus touchant, néanmoins, est celui qu’ils rendent au cinéma : car, dans sa quête pour retrouver Miss Acacia, enlevée, Jack rencontre le grand Méliès, comme lui victime des intermittences du cœur… Dans ce film qui célèbre avec ferveur et extravagance la magie du rêve règne une sourde mélancolie. D’où ce dénouement romanesque qui tranche avec la joie forcée, souvent artificielle, des films d’animation habituels. L’émotion qu’il suscite rappelle les larmes que l’on versait en voyant s’éteindre doucement dans la neige la petite marchande d’allumettes filmée par Jean Renoir.