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Le rôle de la moto au cinéma

Irlande(s) : l’aube d’un pays, Les défis de la paix, diffusion du jeudi 06 septembre 2018 à 10h25

En 1998, le référendum pour les accords de paix voit le «oui» l'emporter massivement, autant en Ulster qu'en République d'Irlande. Les camps opposés se disent prêts au compromis, mais certains indépendantistes y voient une trahison des idéaux républicains de réunification et font peser la menace d’un retour à la guerre. Un contexte de confrontation et de tension dans laquelle s'inscrit la trame dominante de ce second volet.

Le rôle de la moto au cinéma

Irlande(s) : l’aube d’un pays, Les années de guerre, diffusion du jeudi 06 septembre 2018 à 09h25

Les Irlandais ont passé une partie du XXe siècle à s'entredéchirer mais aujourd'hui, les armes se sont tues. La célébration des cent ans du soulèvement de Pâques de 1916, acte fondateur de la République d'Irlande et symbole de la lutte contre l'occupation britannique, ne devrait pas raviver les tensions. Engagé depuis 1998, le processus de paix a permis à catholiques et protestants de renouer le dialogue. Entre le soulèvement de 1916 et la fin des violences, ce premier volet restitue l'intensité d'un conflit qui a souvent ressemblé à une guérilla urbaine. En 1921, Churchill favorise la partition de l'île. Alors que le Sud accède à l'indépendance, les unionistes triomphent en Ulster et l'IRA - Armée républicaine irlandaise - est écrasée. Critique : Il y a un siècle, plusieurs centaines de combattants républicains défilaient, armes à la main, dans les rues de Dublin. Trop peu nombreux pour espérer en découdre avec les forces anglaises, les manifestants payèrent souvent de leur vie le prix de leur soif de liberté. De ces Pâques sanglantes, l'Irlande n'acquit pas plus d'autonomie vis-à-vis du pouvoir britannique. Mais ce printemps-là, un vent de révolte se leva, qui devait déboucher rapidement sur la guerre d'indépendance, la partition de 1921 et de longues décennies de luttes fratricides entre Nord et Sud, protestants et catholiques, unionistes et républicains, loyalistes et militants de l'IRA... Cette page troublée et cruciale de l'histoire nationale irlandaise, Alain Frilet et Emmanuel Hamon la retracent dans le premier opus, très dense, de leur diptyque documentaire. La seconde partie, plus prospective, s'intéresse aux conditions de la paix entérinée par l'accord du Vendredi Saint 1998. Nourri de témoignages choisis, au gré desquels dialoguent militants orangistes, ex-combattants de l'IRA, représentants religieux ou encore cadres politiques du Sinn Féin (dont le leader Gerry Adams et l'actuel vice-premier ministre nord-irlandais Martin McGuinness), l'ensemble se révèle richement documenté, émaillé d'archives audiovisuelles fort adroitement utilisées — en témoigne la retranscription télévisée du discours surréaliste d'Elisabeth II, en visite à Belfast en 1977. Intéressant à bien des égards, le film a néanmoins un vrai défaut : sa construction binaire — d'abord la guerre ensuite la paix — qui sert les faits au détriment d'une lecture plus distanciée et politique. — Emilie Gavoille