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La maison France 5 : rendez-vous à la capitale !

Inglourious Basterds, diffusion du dimanche 20 janvier 2019 à 21h05

Dans la France occupée, un film de guerre à la sauce Tarantino : polyglotte, désarçonnant, antinazi, mais germanophile. Critique : | Genre : pourparlers et scalps. Dans les films de guerre américains, on parle en général l'anglo-américain. Inglourious Basterds, lui, se fait un principe d'honorer trois langues — l'anglais, l'allemand, le français — avec, en bonus, l'italien. Le mérite en revient surtout au colonel Hans Landa, génie du mal qu'on adore haïr. Ce chasseur de Juifs polyglotte débarque dans une ferme sous l'Occupation et s'entretient avec le fermier en parlant un français impeccable. L'entretien vire à l'interrogatoire pervers et délirant, les digressions servant d'instruments de torture cuisants... De l'action, des fusillades, le film en comporte, mais on s'y bat surtout avec des mots. La plupart des séquences sont des joutes d'esprit, autour d'une table. Pour mettre fin à l'abjection du IIIe Reich, les méthodes diffèrent. La plus brutale est celle des fameux « Bâtards », groupe de scalpeurs américains menés par Brad Pitt. Plus civilisées, la technique du lieutenant britannique (Michael Fassbender) ou celle de l'actrice aristocrate devenue espionne (Diane Kruger). Tous ces personnages forment une parade où Tarantino exploite les archétypes de la Résistance et les réinvente à sa sauce. Changer le cours de l'Histoire, la fiction le peut. C'est ce pouvoir formidable que Tarantino célèbre, en utilisant directement la pellicule nitrate — extrêmement inflammable — comme arme réelle de combat contre le nazisme. — Jacques Morice